Victor Hugo commence par nous décrire les conditions climatiques dans lesquelles vit l'armée. Au cours de son oeuvre, il fait souvent allusion à la neige en utilisant le verbe conjugué à l'imparfait, ce qui lui donne une valeur de durée. On peut constater la présence obsédante de "il neigeait" dans le texte : aux vers 1, 6 et deux fois au vers 14, renforcée par le champ lexical du blanc. On comprend alors que la neige ne cesse de tomber ; c'est une anaphore (...)
[...] La froide brise (vers14) ; c'est un pléonasme. La bise est réellement toujours froide ce qui accentue l'impression du grand froid. De plus, le son s nous rappelle le vent froid qui souffle sur la plaine. Mais le mauvais climat ne représente seulement qu'une petite partie des nombreuses souffrances endurées par l'armée. L'isolement est en effet une importante douleur morale ressentie par les soldats. L'expression des bivouacs désolés (vers représente le reflet de l'état d'esprit de ces hommes de guerre accablés. [...]
[...] Une procession d'ombres sur le ciel noir (vers 19) ; le ciel noir s'associe à la neige et à la terre pour venir à bout de cette armée solitaire. Suite aux misères physiques s'est ajoutée la solitude qui est ici personnifiée : vaste, épouvantable (vers 20). Mais à celles-ci s'est également jointe la fatalité des malheureux membres de l'armée. Victor HUGO évoque dans son poème le destin implacable qui s'écrase sur les combattants. Hier la grande armée, et maintenant troupeau (vers 4). [...]
[...] A travers ce poème on rencontre divers registres et notamment le registre lyrique ( la mort est ici un des grands thèmes abordés), le registre épique (la résistance des soldats fait d'eux des héros) et le registre didactique (l'auteur présente une armée accablée de malheurs ; les soldats marchent en retrait mais surtout vers la mort et ils le savent). Victor HUGO est donc parvenu à nous décrire les souffrances des soldats ainsi qu'à nous faire passer leurs émotions. Pour cela, il a rejeté des termes dans quelques vers afin de les mettre en valeur. Ces enjambements donnent une pointe d'originalité à l'œuvre. Celle-ci offre une parfaite harmonie entre le fond et la forme. Ainsi, elle est parfaitement réussie. [...]
[...] Le paysage se reproduit à l'identique : après la plaine blanche une autre plaine blanche (vers 2). Puis lors de la deuxième manifestation de il neigeait (vers on a l'impression que la neige le fait exprès. Ce refuge que les blessés cherchent montre que les soldats vont très mal physiquement et qu'ils sont réduits à se réfugier dans le ventre des chevaux morts tellement ils sont frigorifiés. Le poète utilise des mots durs et choquants pour nous décrire l'horreur de la situation qui dépasse la situation humaine. [...]
[...] C'est une réelle anarchie ; les hommes sont méconnaissables et sont considérés comme des bêtes. Le décès fait parti des événements constituant le destin. La mort a pétrifié les soldats : leur bouche en pierre (vers 10) ; c'est une métaphore. Boulets, mitraille, obus, mêlés aux flocons blancs (vers11) : la guerre s'ajoute au froid. D'un côté toutes les armes, de l'autre le neige ; mais la plus meurtrière n'est pas celle que l'on croit. La neige est une véritable arme : la mort surgit du ciel. [...]
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