Commentaire composé de la lettre XX de l'ouvrage "Le Rhin" de Victor Hugo. Idéal pour les révisions, ou pour l'élaboration d'un commentaire composé rédigé sur le texte.
[...] C'était un fléau, c'était une plaie, c'était un fourmillement hideux. Hatto éperdu quitta Mayence et s'enfuit dans la plaine, les rats le suivirent ; il courut s'enfermer dans Bingen, qui avait de hautes murailles ; les rats passèrent par-dessus les murailles et entrèrent dans Bingen. Alors l'archevêque fit bâtir une tour au milieu du Rhin et s'y réfugia à l'aide d'une barque autour de laquelle dix archers battaient l'eau ; les rats se jetèrent à la nage, traversèrent le Rhin, grimpèrent sur la tour, rongèrent les portes, le toit, les fenêtres, les planchers et les plafonds, et, arrivés enfin jusqu'à la basse- fosse où s'était caché le misérable archevêque, l'y dévorèrent tout vivant. [...]
[...] Dans mon enfance, j'avais au-dessus de mon lit un petit tableau entouré d'un cadre noir que je ne sais quelle servante allemande avait accroché au mur. Il représentait une vieille tour isolée, moisie, délabrée, entourée d'eaux profondes et noires, qui la couvraient de vapeurs, et de montagnes qui la couvraient d'ombre. Le ciel de cette tour était morne et plein de nuées hideuses. Le soir, après avoir prié Dieu et avant de m'endormir, je regardais toujours ce tableau. La nuit je le revoyais dans mes rêves, et je l'y revoyais terrible. [...]
[...] Le Rhin (Hugo), Lettre XX (extrait) Voici ce que j'avais devant moi. A mes pieds, le Rhin courant et se hâtant dans les broussailles avec un murmure rauque et furieux, comme s'il échappait d'un mauvais pas ; à droite et à gauche, des montagnes ou plutôt de grosses masses obscurité perdant leur sommet dans les nuées un ciel sombre piqué çà et là de quelques étoiles ; au fond, pour horizon, un immense rideau ombre ; au milieu du fleuve, au loin, debout dans une eau plate, huileuse et comme morte, une grande tour noire, d'une forme horrible, du faîte de laquelle sortait, en s'agitant avec des balancements étranges, je ne sais quelle nébulosité rougeâtre. [...]
[...] Il demanda un jour ce que la peinture représentait, et une bonne d'origine allemande lui conta l'histoire de la tour maudite : le méchant évêque de Mayence, Hatto, fit un jour payer très cher le blé aux villageois, alors qu'ils traversaient une disette de grande envergure. Le peuple manifesta son mécontentement, et Hatto, agacé, fit enfermer tout le monde dans une grange, puis il y foutu le feu . Il n'y eut bien sûr aucun survivant, mais le lendemain, des rats par millions sortirent des décombres calcinés de la grange, envahissant la ville, se faufilant partout, bref, rendant la vie impossible à Mayence. [...]
[...] Ainsi fut- elle nommée la Maüsethurm, Tour aux Rats en allemand (voir plus bas pour l'extrait de l'histoire de la tour) -perte de l'Alsace/Lorraine en 1871. Il en découla la crise du Rhin en 1840, opposant les auteurs allemands aux auteurs français. Nikolaus Becker, poète allemand, publia un poème, Der Deutsche Rhein (lire le Rhin Allemand qui était très offensif vis à vis du nationalisme des français (qui pouvaient bien sûr pas supporter d'avoir du céder un bout de leur territoire) : Vous ne l'aurez pas, le libre Rhin Allemand Ce texte mit en émoi la haute société culturée . [...]
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