C'est pendant la seconde République que Victor Hugo, écrivain romantique, est expulsé de France "pour cause de sûreté générale", après avoir tenté de résister au coup d'état du 2 décembre 1851 de Napoléon III. Ainsi dans un contexte politiquement tendu, il rédige en 1853 un recueil de poèmes satiriques intitulé Châtiments sur l'Ile de Jersey.
Chanson, texte populaire polémique directement tiré de cet ouvrage, fait la satire de l'Empire. (...)
[...] Afin de mettre en évidence ces valeurs, Hugo s'appuie sur un système d'oppositions efficace. Stylistiquement parlant, nous pouvons nous apercevoir que le thème des abus et de la débauche est développé sur cing alexandrins qui pourraientt être prolongé. Pourtant, Hugo le coupe volontairement par des points de suspension et un tiret qui annoncent deux hexasyllabes. Dès lors, deux idéologies se confrontent dans le poème : celle des malhonnêtes et celle de l'auteur qui prône la vertu. Les oppositions syntaxiques sont un peu moins faciles à décrypter, mais demeurent assez fréquentes. [...]
[...] Pour Hugo, ils sont ivres donc incapables de faire régner l'ordre pacifiquement. Aussi, deux métonymies symboliques réduisent à néant cet état d'ébriété ridicule. Nous avons en effet un gros-plan caricatural fait sur la bouche [ ] élargie puis sur la table qui emplit l'école militaire montrant que le festin et la fête envahissent les mœurs des militaires. Les soldats en viennent même à confondre le sang et le vin le vin, au sang mêlé jaillit sur vos habits le banquet et le champ de bataille le festin fume Tout ceci entretient cette notion de défaite de ceux qui profitent trop de la vie ; ceux qui sont vaincus par un simple vin, par un simple plaisir. [...]
[...] Hugo ne cherche pas à cibler précisément sa critique sur ces personnes-ci, mais veut plus attaquer les gens de cour et de finance. Hugo ne s'arrête pas là. Il ose s'aventurer dans le domaine de l'armée. Grâce à la puissante métaphore qui compare l' opprobre et le crime à des maladies de la peau, lèpre et dartre il parvient avec succès à suggérer que la honte colle tout à fait à la peau des soldats et à les dénaturer. Il fait en l'occurrence référence au massacre du 2 décembre 1851 qui s'est enchaînée au Coup d'Etat de Napoléon III. [...]
[...] Hugo veut absolument montrer que ces soldats ne sont qu'en fait de bien faibles hommes. Enfin, Hugo déclame sa profonde déception envers le peuple, grisé par le crime et la chaîne au cou L'emploi du nom serf évoque un certain retour à la condition féodale. Le peuple a plus d'argent dans la poche, au cœur moins de fierté Ce chiasme fondé sur les deux hémistiches donne de l'importance à une relation de cause à effet. Le peuple a donc vendu son honneur et sa liberté pour de l'argent, ce qui est terrible. [...]
[...] En fait, Hugo a fait une gradation ascendante dans la représentation de ce pain afin de rompre, dans un premier temps, la monotonie du refrain. Ainsi, le pain dur en partenariat avec la Vérité symbolise le fait que la Vérité soit dure à avaler et à entendre. Mais pour Hugo, mieux vaut la connaître plutôt que de se noyer dans l'ignorance et les méandres de l'orgie. Dans la deuxième strophe, il emploie pain sec Ce pain est en théorie un pain simple qui n'est accompagné d'aucune nourriture. [...]
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