Le génocide des Juifs par les Nazis à l' échelle européenne reste une marque indélébile dans l'histoire de ce continent. Sont souvent décrits les camps de concentration et la systématisation de la mort qu'ils ont pu engendrer. La prise de décision de la Solution Finale , la mise en oeuvre des rafles, leur organisation sont plus rarement mises à jour. C'est ce thème qu'aborde Christopher Browning dans Des hommes ordinaires. Plus précisément, à partir du journal de marche du bataillon 101 de l'Ordnungpolizei en Pologne entre juillet 1942 et novembre 1943, il décrit et analyse les prémisses et la mise en application de la Solution Finale sur le terrain et l'évolution des réactions 'd'hommes ordinaires' qui deviennent progressivement des tueurs.
[...] A un tel comportement, on peut voir divers interprétations. La rapidité avec laquelle la décision est à prendre est un facteur explicatif majeur, on peut aussi évoquer l'esprit de corps ou le refus de passer pour un lâche vis-à-vis de compagnons qui ont tous étaient endoctinés par la propagande nazie décrivant le Germain comme un homme ayant une mission universelle à remplir en tant "qu'homme nouveau".Il peut néammois paraître surprenant que les hommes, qui même s'ils ont l'intention de s'exécuter ne protestent pas contre de tels ordres et évitent d'en parler entre eux. [...]
[...] Montrer cette inhumanité en action, tel est le propos de C. Browning qui se veut mémoire d'une tache indélébile de l'histoire de l'Europe. [...]
[...] Ils étaient des "hommes ordinaires" dont les ordres et la hiérarchie policière ont transformé l'environnement et échelle de références pour en faire des meurtriers. A propos du débat entre intentionnalistes et fonctionnalistes cet ouvrage rappelle que la Solution Finale n'était pas évidente en ce qui concerne les méthodes à appliquer. Le génocide n'a pas été le fait du seul Hitler mais son impulsion a été décisive. obéissance ou accord tacite des "hommes ordinaires" à parfois faire plus que leur devoir ont été deux variables essentiels de cette marche vers l'exermination d'un peuple. [...]
[...] Elle est voulue par Himmler alors que les capitaines d'industrie s'opposaient vigoureusement à l'élimination de cette main d'oeuvre. En effet, à l'automne 1943 Himmler doit éliminer tous les Juifs s'il veut aller au bout de sa mission. Ce dernier "ratissage" est l'ulltime mission des "hommes ordinaires" en Pologne. Après guerre, les "hommes ordinaires" servent dans la police fédérale allemande et ne sont jugés par des juges allemands et punis(très légérement) dans les années 1960. Seuls les gradés sont jugés devant la justice polonaise dans l'immédiat aprèès- guerre. [...]
[...] Après leurs premières séries d'exécutions, la "hiérarchie policière" prend garde de donner aux hommes la possibilité de se distraire facilement. Les arguments qui leur sont avancés par leurs chefs n'est pas tant l'antisémitisme que l'obligation absolue d'obéir aux ordres. Les premières actions sont perpétrées en vertu d'ordres oraux suffisamment vagues pour être soumis à l'interprétation des chefs puis à mesure des victoires militaires vers l'Est les ordres se font plus impératifs et catégoriques lorsque la situation militaire se retourne.Auprès des hommes, pour justifier de telles actions et le passage du pogrom au massacre systématisé sont mis en avant le prétexte des biens pillés par les Juifs avant l'invasion allemande, le discours de la mission du peuple allemand contre le bolchevisme à "détruire pour le bien du monde entier". [...]
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