Commentaire entièrement composé d'un extrait de la nouvelle fantastique : « L'homme au Sable ». The Sandman. Il s'agit du portrait de Coppelius. Document validé par un professeur de français. Problématique qui explore l'introduction du fantastique dans une description.
[...] La jouissance singulière du vieil homme, alléguée par Nathanaël, est-elle seulement une dyslexie d'un enfant traumatisé, qui croit voir en Coppelius une incarnation satanique ? Si Nathanaël voit en Coppelius l'Homme au sable, c'est avant tout parce qu'il ressent un malaise inexprimable en présence du vieil avocat. L'attitude de réserve de la mère n'y est sans doute pas étrangère. Si le père se montre particulièrement déférent envers Coppelius, la mère exprime davantage son trouble. Son fils interprète alors la sombre gravité de sa bonne mère comme le signe d'une correspondance émotionnelle. [...]
[...] Mais si l'état d'esprit dans lequel se trouve Nathanaël semble présider à cette confusion, il semble bien que le vieil avocat contribue activement à ce syncrétisme. Coppelius est un vieil homme, avocat de surcroît. Il en impose donc immédiatement aux enfants du fait de son âge et de son métier. Cela est sans compter sa carrure et son comportement qui troublent les jeunes âmes impressionnables. Ainsi, après nous être intéressés au portrait physique de Coppelius, il nous semble important de souligner l'ascendant qu'il possède sur la famille de Nathanaël, par l'accueil privilégié qui lui est réservé. [...]
[...] C'était plutôt une odieuse et fantasque créature, qui partout où elle paraissait, portait le chagrin, le tourment et le besoin, et qui causait un mal réel, un mal durable. J'étais comme ensorcelé, ma tête restait tendue entre les rideaux, au risque d'être découvert et cruellement puni. Mon père reçut solennellement Coppelius. - Allons à l'ouvrage! s'écria celui-ci d'une voix sourde, en se débarrassant de son habit. Mon père, d'un air sombre, quitta sa robe de chambre, et ils se vêtirent tous deux de longues robes noires. Je n'avais pas remarqué le lieu d'où ils les avaient tirées. [...]
[...] - L'Homme au Sable, le terrible Homme au Sable, est le vieil avocat Coppelius qui vient quelquefois prendre place à notre table! Mais la plus horrible figure ne m'eût pas causé plus d'épouvante que celle de ce Coppelius. Représente-toi un homme aux larges épaules, surmontées d'une grosse tête informe, un visage terne, des sourcils gris et touffus sous lesquels étincellent deux yeux verts arrondis comme ceux des chats, et un nez gigantesque qui s'abaisse brusquement sur ses lèvres épaisses. Sa bouche contournée se contourne encore davantage pour former un sourire; deux taches livides s'étendent sur ses joues, et des accents à la fois sourds et siffleurs s'échappent d'entre ses dents irrégulières. [...]
[...] Coppelius s'approcha, et du foyer s'éleva une flamme bleue. Une foule d'ustensiles bizarres apparut à cette clarté. Mais mon Dieu! quelle étrange métamorphose s'était opérée dans les traits de mon vieux père! - Une douleur violente et mal contenue semblait avoir changé l'expression honnête et loyale de sa physionomie qui avait pris une contraction satanique. Il ressemblait à Coppelius! Celui-ci brandissait des pinces incandescentes, et attisait les charbons ardents du foyer. Je croyais apercevoir tout autour de lui des figures humaines, mais sans yeux. [...]
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