Si le titre même du conte n'est pas innocent, et nous verrons pourquoi un peu plus loin, les tout premiers mots de l'incipit ne le sont pas non plus. Situer, chronologiquement, le début de cette histoire mi-onirique, mi-merveilleuse, le jour de l'Ascension renvoie à la fois aux références bibliques de la tradition chrétienne mais aussi au thème de la verticalité, de la dynamique de l'élévation. Et si l'Ascension constitue bien "un voyage en soi", le "voyage imaginaire le plus réel de tous ", une des lectures possibles de ce conte peut nous le faire voir comme un parcours initiatique qui mène le héros à la connaissance divine (...)
[...] La sorcière, en mourant, n'a conservé que la partie terrestre de son être, soit la betterave. La plume n'est plus qu'un souvenir. Pour clore la victoire, l'oiseau-céleste emporte dans son bec, comme une proie, la betterave. Le symbolisme animal et sa dualité : L'oiseau n'est pas la seule image animale exploitée. Les symboles thériomorphes sont nombreux et renvoient à des valeurs aussi bien négatives que positives. La dualité permanente entre le monde des ténèbres, ou souterrain, et le monde de la lumière, ou céleste, ainsi qu'entre le bien et la Mal, incarné par des pouvoirs sataniques, fait que les symboles présents appartiennent à l'un et l'autre de ces deux univers. [...]
[...] Les reptiles et les gueules béantes surgissent lors de la scène de l'enfermement dans le flacon. "Les troncs d'or des palmiers s'étaient métamorphosés en gigantesques serpents, dont les têtes hideuses s'entrechoquaient avec d'horribles résonances métalliques, et qui de leur corps écailleux enlaçaient Anselme." Du symbole du serpent, nous glissons à l'évocation du Dragon, annoncé par les "éclatements du tonnerre" comme il convient, avec les "gueules béantes" (qui) "vomissaient sur Anselme des cataractes de feu".[19] Par le truchement de Phosphorus, le symbole du Dragon est à plusieurs reprises développé. [...]
[...] Le Vase se situe à mi-chemin entre les images du ventres digestif ou sexuel et celles du liquide nutritif, de l'élixir de vie et de jouvence.[23] C'est Lindhorst qui révèle à Anselme la finalité du Vase d'Or. C'est le moyen d'accès à "une vie supérieure" donc céleste, mais qui dépend de sa "force d'âme". Mais "la foi et la connaissance" sont nécessaires et "le bonheur sans fin" lui "sera accordé". Sans fin ? Donc l'accès à l'éternité est sous-jacent à la possession du Vase d'Or. [...]
[...] Or Salamandre, après avoir dérobé Serpent Vert au Lis et à Phosphorus, se verra privé de son feu comme punition. Ses rayons symbole de son état premier sont éteints par le Prince des Esprits, et Salamandre redescend au rang des Esprits terrestres. La privation du feu apparaît comme le symbole de la chute. La symbolique des portes : Dès les toutes premières lignes du conte, le lieu de La Porte noire est précisé, et ce lieu sera repris deux pages plus loin. [...]
[...] Édition de référence : Hoffmann, Contes, Gallimard/Folio Introduction de Claude Roy. Traduction du Vase d'Or d'André Espiau de La Maëstre (1956). Si le titre même du conte n'est pas innocent, et nous verrons pourquoi un peu plus loin, les tout premiers mots de l'incipit ne le sont pas non plus. Situer, chronologiquement, le début de cette histoire mi- onirique, mi-merveilleuse, le jour de l'Ascension renvoie à la fois aux références bibliques de la tradition chrétienne mais aussi au thème de la verticalité, de la dynamique de l'élévation. [...]
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