es critiques littéraires s'opposent sur les dates à donner au classicisme, et d'autre part sur la distinction entre baroque et classique. Certains ont pris leur position, et affirment que " L'histoire du théâtre en France de 1610 à 1715 n'est pas celle de l'émergence patiente, puis du règne incontesté, d'un type de pièce " classique " - la comédie et la tragédie en cinq actes et en vers. " Le théâtre au XVIIè siècle passe-t-il de la dispersion à la concentration ? Les trois pièces suivantes : La Place Royale, Pyrame et Thisbé, et Bérénice sont des œuvres dont les thèmes varient. Dans une première partie, nous étudierons s'il y a une unité de thème dans les trois pièces. Puis, nous verrons le rapport que les auteurs entretenaient avec la critique. Enfin, nous nous demanderons si la régulation a entraîné une nouvelle esthétique.
De 1610 à 1715, l'histoire du théâtre, loin d'être une lente progression vers un type de pièce, s'est dispersé en de nombreux genres.
Les genres des pièces sont variés au début du siècle : tragédies, comédies, tragi-comédies, pastorales, … mais la classification a été faite a posteriori. Les pièces entrent parfois difficilement dans un genre donné. Par exemple, Pyrame et Thisbé alterne scènes de tragédie et de comédie dans un cadre de pastorale. Il y a donc une dispersion sémantique due notamment à la mort accidentelle des deux amants.
[...] L'évolution qui s'est effectuée, au lieu d'être une émergence patiente, a été plutôt une modification de la conception de théâtralité qui est liée à l'évolution de la société. Le théâtre s'est voulu plus régulier. La régulation s'est surtout marquée sur scène par une épuration des thèmes et de la technique théâtrale. Ainsi, entre Pyrame et Thisbé et Bérénice, il y a une évolution manifeste. Le caractère assez primitif de la structure de la pièce de 1621 ainsi que sa pesanteur (les deux longs monologues) contrastent avec la disposition que Racine a mise au point dans Bérénice. [...]
[...] Histoire du théâtre en France de 1610 à 1715 Analyse Les critiques littéraires s'opposent sur les dates à donner au classicisme, et d'autre part sur la distinction entre baroque et classique. Certains ont pris leur position, et affirment que " L'histoire du théâtre en France de 1610 à 1715 n'est pas celle de l'émergence patiente, puis du règne incontesté, d'un type de pièce " classique " - la comédie et la tragédie en cinq actes et en vers. " Le théâtre au XVIIè siècle passe-t-il de la dispersion à la concentration ? [...]
[...] Dans Pyrame et Thisbé, les actions ne sont pas transportées vers la sphère éternelle où les rois sont divinisés ; les personnages n'y aspirent même pas, contrairement à La Place Royale où Angélique recherche l'amour idéal et où Alidor cherche un état supérieur à sa nature la plus profonde. C'est parce que le théâtre a été simplifié que la raison a pu prendre son essor sur scène et ainsi, les pièces ont pu représenter des actions tendant vers l'éternité. Il n'y a donc pas eu émergence patiente mais plutôt une transformation inconsciente. Mais, comment un type de pièce a-t-il pu acquérir une si grande importance ? [...]
[...] Il y a donc une dispersion sémantique due notamment à la mort accidentelle des deux amants. Ce thème de la fragilité de la vie était très courant au début du siècle. C'est d'ailleurs ceci et la pesanteur des actions qui a défini cette notion un peu floue de littérature baroque. Dans La Place Royale, la multitude des actions et l'inconstance des cœurs humains renvoient aussi à cette force. Pourtant, cette comédie n'est pas baroque, car elle n'a pas cette force brute et irraisonnée que réclame ce genre. [...]
[...] Il y a eu une continuité ; la période brillante de 1660 à 1680 ne peut pas être entendue comme une période unique qui ne se rattache à rien. Au contraire, elle se rattache plus que jamais aux théoriciens, aux modèles antiques, en conservant des thèmes plus anciens. Enfin, même si la norme était au centre de tout, cela ne pouvait pas empêcher les auteurs de s'en éloigner un peu. L'unité du théâtre classique surgit dans son esthétique, mais pas dans son fonctionnement. [...]
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