Signalons d'abord des caractéristiques évidentes des romans : il s'agit d'oeuvres écrites, en prose et en français.
Il a fallu passer de l'oral à l'écrit, de la versification à la prose - les chansons de geste sont des poèmes épiques écrits en décasyllabes -, et passer de la langue savante, le latin, aux langues vulgaires. Ainsi, au début du XIIème siècle, le mot roman désigne la "langue vulgaire" - c'est-à-dire la langue vivante qui s'oppose au latin -, et le verbe "romancer" a le sens de "traduire du latin en français" au XIIIème siècle, et de "raconter en français" au XIVe siècle (...)
[...] Hommage à Proust : Valéry critique l'imaginaire romanesque. Le roman n'est qu'un songe approximativement et vulgairement standardisé (on peut d'ailleurs le traduire, le développer, le résumer etc.) Que nul n'entre ici Valéry et Gide rêvent d'un récit qui soit composé de l'infini de ses possibles. Le roman est un genre irréductible à la pureté de l'art Un réalisme au-dessus de tout soupçon : la critique marxiste Pour le léninisme, la littérature a un rôle pratique dans l'émancipation du prolétariat. Sous le stalinisme, les écrivains sont des propagandistes zélés Gorki : le réalisme socialiste : Jdanov fixe le dogme (indiscutable) : peindre le héros soviétique. [...]
[...] Le Moine de Lewis. Exaltation du féerique, du fabuleux. Ou alors usage parodique du roman, écriture de faux romans pour démystifier le romancier réaliste. Réhabilitation de l'invention : griefs : pauvreté injustifiable de la description romanesque, de la narration anecdotique et de la psychologie du personnage, de la temporalité qui sont des scléroses pour l'esprit. Cette critique (idéaliste) s'appuie sur Freud, sur la physique contemporaine puis sur le matérialisme dialectique et Trotski. La pratique de la fiction s'en trouve réamorcée Le soupçon majeur : Paul Valéry L'impossible marquise : critique contre le roman, genre naïf, faux et retors. [...]
[...] Balzac lecteur de Stendhal : Balzac a assis le personnage typique dans le roman moderne. Il admire chez Stendhal les personnages de La Chartreuse de Parme : cette création d'un milieu fictif, avec un personnage central d'importance historique moyenne, de les placer dans des lieux et une époque caractéristiques : il peut alors décrire et expliquer des crises et des conflits historiques. Les grands personnages historiques sont tenus à l'arrière-plan et rendent plus vraisemblables et plus intenses ceux du premier rang. [...]
[...] Les réalistes observent la nature, les naturalistes l'expérimentent : observation provoquée dans un but de contrôle. Pour le romancier, il s'agit de faire se mouvoir ses personnages placés dans une histoire particulière et de vérifier que la succession des faits est conforme au déterminisme. Désacralisation du personnage, sacralisation du romancier : le personnage n'est plus un modèle héroïque mais il est soumis aux lois de la nature. Le romancier est le juge d'instruction de la nature qui définit ces lois. Un sophisme ? Critique immédiate : quelle est la loi revendiquée par le romancier ? [...]
[...] Le héros est membre d'une collectivité dont l'existence est en jeu. A temps nouveaux, littérature nouvelle. Richesse et puissance des hauts seigneurs, existence de cours princières où l'on s'intéressait aux arts, à la poésie, à la musique, idéal courtois adopté par les poètes lytiques, tout cela donne à la vie une physionomie nouvelle. Les conditions sont réunies d'une littérature plus attentive que l'épopée à la vie d'âmes, plus sentimentale, plus intellectuelle, faisant plus appel à l'esprit et au cœur du lecteur. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture