Guerre, Histoire, Résistance, Occupation nazi
Toutes les anecdotes, histoires, péripéties d'un groupe de maquisards quelque part en zone occupée et dans le sud-ouest de la France.
Ces histoires m'ont été rapportées par un des membres de ce groupe de résistants, connu sous le nom de " Réseau Pégase ", qui n'était autre que mon père...
Les histoires seront parfois légèrement romancées, ou rigoureusement véridiques... Les vrais noms des protagonistes, lieux, villages etc etc ont par contre été changés...
[...] C'est elle qui nous a balancé aux Schleus La perquisition chez la Comtesse, et sûrement les arrestations des mois précédents Antoine était secrètement amoureux de la fille du docteur Gignac, ce qu'on lui demandait était effroyable, pourtant seul lui pouvait sans éveiller les soupçons approcher Francine, on les savait proches, en plus il était hors de question de discuter Antoine le savait C'est un ordre ! Dit Lucien Dès le lendemain Antoine était chez Francine Je t'ai porté du thé, je sais que tu l'adores Va faire chauffer de l'eau Lui dit-il en souriant La jeune femme venait de quitter la pièce pour se rendre dans la cuisine, Antoine sans hésiter cassa la minuscule capsule et en déversa le contenu dans la tasse de Francine 10 minutes plus tard la bouilloire sifflait, les tasses fumaient. [...]
[...] Rien d'établi à l'avance, mais Antoine était le seul habilité pour ces échanges Ce jour là dans la pièce noire où l'on ne distinguait qu'une silhouette portant écharpe et chapeau, allait se passer un évènement très particulier En effet le Bordelais venait de tendre à Antoine un tube de la grosseur d'une gauloise, entouré d'un petit papier, le tout bien ficelé Attention c'est fragile Le Bordelais avec cette imperturbable discrétion venait de donner le message retour à Antoine Ce dernier pourtant habitué, se sentait mal à l'aise : c'était la première fois que le Bordelais procédait de la sorte C'est fragile C'est fragile En fait sa curiosité était piquée, mais en bon professionnel de la résistance, il plaça ce curieux message dans son paquet de cigarette, comme d'habitude, et prit congé Le temps de repasser par l'appartement de sa mère, de l'embrasser et il était juché sur son vélo Une bonne heure plus tard, arrivé au village, il montrait son ausweiss à son ami officier, qui une fois encore lui ouvrit la barrière en lui lançant une plaisanterie On ne fouille pas cet imbécile devait penser le militaire Afin de n'éveiller aucun soupçon, Antoine ne se rendit au café du village que deux jours plus tard, commanda son café habituel, et s'attabla pour sa belote Il proposa une cigarette à Lucien qui comme d'habitude accepta Après un rapide coup d'œil il sortit le tube enveloppé du paquet C'est fragile ! Dit Antoine Lucien déplia le papier, et avant de l'avaler changea de couleur Sortons un instant lança t-il à Antoine bicyclette fait du bruit je voudrais ton avis Une fois dehors Lucien tendit discrètement le tube de carton à Antoine C'est du cyanure, une capsule Du cyanure ? [...]
[...] Quelque part en zone occupée Le village était en effervescence. Dans chaque ferme les paysans s'activaient, aidés des villageois bénévoles C'était la saison des foins et l'on se devait de constituer le fourrage pour les bêtes en prévision de l'hiver Les charrettes croisaient sur les chemins caillouteux, les véhicules kaki des Allemands Le capitaine Anglais, caché de source sûre selon la gestapo dans la région, faisait l'objet de recherches intensives De plus l'épisode du parachutage survenu quelques semaines plus tôt avait échauffé les esprits de l'occupant nazi L'officier de la gestapo avait d'ailleurs élu domicile à l'auberge du cheval blanc, et même réquisitionné une pièce du rez-de-chaussée pour en faire son bureau Antoine, ancien mécanicien dans une concession Peugeot avant guerre, rendait de menus services à cet officier en procédant à d'anodines réparations Certains des villageois voyaient là encore un signe de collaboration de la part du pauvre Antoine Le salaud il bouffe à tous les râteliers ! [...]
[...] Officiellement, il rendait visite à sa mère infirme, qui habitait un petit appartement du centre ville Notre homme y pénétrait, fermait la porte derrière lui et y passait en général une petite heure Du moins le croyait-on En fait, au fond de la cour se trouvait un ancien passage qui donnait sur un autre immeuble Celui où résidait le Bordelais vous l'aurez compris Il ne restait plus à Antoine qu'à lui laisser son message, et à revenir avec la même discrétion plus tard pour connaître la suite à donner Parfois il venait pour rien, on ne donnait pas suite. D'autres fois on lui confiait un message dans un paquet de cigarettes. [...]
[...] Qui doit-on empoisonner ? L'officier de la Gestapo ? Non Antoine : Francine. [...]
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