Guerre, Histoire, Résistance, Occupation nazi
Toutes les anecdotes, histoires, péripéties d'un groupe de maquisards quelque part en zone occupée et dans le sud-ouest de la France.
Ces histoires m'ont été rapportées par un des membres de ce groupe de résistants, connu sous le nom de " Réseau Pégase ", qui n'était autre que mon père...
Les histoires seront parfois légèrement romancées, ou rigoureusement véridiques... Les vrais noms des protagonistes, lieux, villages etc etc ont par contre été changés...
[...] Perquisition ! Papiere bitte ! Sans le moindre ménagement les soldats fouillaient déjà partout, ouvrant les commodes, retournant les armoires Une bonne heure plus tard, il ne restait qu'un énorme coffre en bois, cadenacé Donnez-moi les clés Madame ordonna l'officier ! [...]
[...] Les personnages de la résistance : Antoine, Lucien le pharmacien, l'adjoint au Maire, le curé du village. En ce Dimanche d'août 1942, les villageois se retrouvaient réunis à l'église pour rendre un dernier hommage au père Etienne, l'ancien forgeron, qui avait été emporté par la maladie le jour même de ses 88 ans Comme toujours les jours de messes ou d'oraisons funèbres, un officier Allemand était présent, par simple humanité disaient les uns, pour surveiller les villageois lors de rassemblements prétendaient les autres Toujours est-il qu'il fallait user de trésors d'ingéniosité pour faire passer des informations sans éveiller chez l'occupant le moindre soupçon Antoine venait de se lever et se dirigeait vers le pupitre en bois, sur lequel un livre de prières était ouvert Comme d'habitude notre homme en bon orateur avait été désigné pour lire quelques mots, ce jour là en l'honneur du père Etienne En fait dans la sainte Bible se trouvaient judicieusement intercalés entre les psaumes, des feuillets servant à faire passer des informations Jamais un officier Allemand n'aurait eu l'affront de vérifier le contenu de ce pieux ouvrage, et encore aurait-il fallu connaitre le subterfuge Antoine en fait apprenait le passage à réciter par cœur la veille d'évènements religieux, et faisait ensuite mine de le lire, il prenait connaissance des informations tout en récitant sa leçon L'illusion était parfaite Il ne lui restait plus qu'à divulguer le contenu des messages à ses camarades résistants au café du village Le curé quant à lui brûlait les documents compromettants et le tour était joué Pour plus de sécurité les informations n'étaient en général pas rapportées le même jour, ni à la même personne Ainsi en cas de problème où pire d'arrestation, même sous la torture aucun des membres du réseau Pégase n'aurait été en mesure de dénoncer la totalité d'une opération Ce jour là, Antoine devant son café chuchotait discrètement à Lucien le pharmacien : Demain 22h00 rends-toi avec une torche chez le nazi Quelques autres furent également invités pour l'opération avec la même recommandation A ce stade du récit, je me dois de vous présenter ce nazi qui était en fait le coiffeur, un Suisse de naissance au nom de consonance Germanique Franz Hochapfel qui lui avait valu ce surnom donné par quelques mauvaises langues, voyant en lui un indicateur de la gestapo Au contraire de ce qui était prétendu, Franz Hochapfel était un grand résistant, qui, nous en reparlerons plus tard fut décoré à la libération pour faits héroïques de la résistance. [...]
[...] Schnell La comtesse faisait mine d'être embarrassée, assurant avoir perdu les clés il y avait fort longtemps, et que ce coffre ne contenait que des souvenirs de feu le comte qui n'avaient d'intérêt que pour elle-même L'officier perdait patience, hurlant de plus en plus fort, sortant son pistolet devenant menaçant L'instant sembla interminable à Antoine et ses amis qui crûrent leur fin arrivée C'est alors que la comtesse céda, et sortit d'un vase posé sur la cheminée une clé, la tendit au militaire, après l'avoir copieusement insulté, ce qui était totalement inconscient lorsque l'on songe à la sauvagerie dont pouvaient faire preuve ces personnages Persuadé que la malle de bois contenait je ne sais quelles choses illicites, les soldats s'étaient groupés autour de l'officier qui ouvrait à présent le coffre Il ne contenait que quelques reliques, médailles et des documents jaunis par le temps L'homme vexé sans aucun doute, après avoir lancé un tonitruant Heil Hitler tourna les talons en ordonnant à ses soldats de le suivre L'émotion passée Lucien dit : Je trouve comtesse que vous avez pris beaucoup de risques pour vouloir simplement sauver quelques souvenirs Nous aurions risqué bien plus si la gestapo avait eu l'idée de regarder sur quoi vous étiez assis Lucien Le saloir à jambon qui vous sert de banc Contient les deux postes émetteurs En fait sous le coup d'un extraordinaire trait de génie, la Comtesse avait créé une diversion, sauvant ainsi la vie à l'essentiel du réseau Pégase Une question demeurait toutefois dans les esprits Qui les avait donnés ? [...]
[...] Nos résistants étaient en place, espacés d'une bonne dizaine de mètres chacun, quand le moteur de l'avion se fit entendre. A peine 5 minutes plus tard deux containers tombaient du ciel, retenus par des parachutes Rapidement tout fut recouvert de branchages, le lendemain un autre commando viendrait récupérer le contenu et enterrer les containers, il ne fallait jamais rester trop longtemps en mission pour éviter les risques inutiles Antoine serait lui aussi présent pour récupérer les deux postes émetteurs faisant partie de l'envoi, et devant être remis à un capitaine Anglais des renseignements caché dans la région Dès le mercredi suivant Antoine organisait la livraison, toujours au café du village à sa table de belote Tout semblait routinier, quand Jeannette la fille d'un agriculteur chez qui les Allemands venaient se fournir en œufs, lait et victuailles diverses (lorsqu'il y en avait pénétra toute haletante dans le café Antoine est là ? [...]
[...] Autant dire qu'elle n'était pas du genre à se laisser impressionner Alors qu'Antoine et ses amis allaient s'en aller, un véhicule pénétra en trombe dans la cours du château, et déjà des militaires en descendaient Impossible de partir sans éveiller la curiosité de l'officier nazi qui approchait à présent dans son uniforme noir, monocle à l'œil Antoine et ses compères s'assirent rapidement à la grande table de bois, faisant mine d'écosser des haricots blancs entassés sur celle-ci Ne bougez plus ! Gestapo ! [...]
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