Histoire de la critique littéraire, cours de 32 pages. De la poétique d'Aristote à la pensée saussurienne
Critique : étymon grec : vient du vb krinéin ? latin discerner (cernere). D'où l'adjectif « critique » (critikos) : critiquer ça veut dire séparer, diviser. Ou encore distinguer : faire la différence entre A et B. Expression biblique « séparer le bon grain de l'ivraie » (St Mathieu) (l'ivraie est une graminée qui pousse conjointement avec le blé mais qui a des principes actifs néfastes, donc on n'en n'a pas besoin).
[...] à sa subjectivité. Si l'œuvre, comme l'écrit Proust, est un tout vivant, c'est pcq l'écrivain converti la réalité en une même substance. On retrouve ici notre notion de mimésis mais éclairée sous un autre angle puisque la réalité réapparaît, elle est comme chez Aristote remodelée mais plus exactement et plus précisément puisque cette reconfiguration aristotélicienne fait ici l'objet d'une spécification propre à Proust, l'écrivain convertit la réalité en une même substance. C'est en cela que consiste le tout vivant résultat de la conversion opérée par l'auteur de la réalité en une même substance). [...]
[...] En fait, quel est le statut des univers fictifs ? La littérature a en effet une manière particulière de se référer au monde réel, elle ne le fait pas directement : comme nous l'avons déjà dit, elle ne copie pas le réel, elle ne lui est pas parfaitement fidèle. Pourtant, les auteurs visent au vraisemblable / persuasif : ils obtiennent cet effet que le lecteur croit en la réalité des univers représentés. Simplement, cette croyance n'est pas absolue. Le lecteur n'est pas ici victime d'une illusion mais il accepte de se laisser impressionner par l'œuvre d'art / il cède volontiers à l'illusion. [...]
[...] On a ici un exemple où le poète n'est pas fidèle à ce que l'on pourrait appeler la réalité ou la nature. Il invente une réalité nouvelle qui se superpose à la précédente puisqu'il rapproche des phénomènes qui dans la réalité sont séparés, n'existent pas ensemble, ne coïncident pas les uns avec les autres. Donc, si l'on observe la notion de mimésis ainsi que l'on vient de le faire, on peut dire que chez Aristote l'art poétique est métaphorique par excellence. [...]
[...] De cette façon, on pourra dire que Taine est l'un des précurseurs de la sociologie et des approches sociologiques, lesquelles vont évolué tout au long du 20ème siècle càd qu'elle vont devenir de plus en plus complexes, de plus en plus nuancées. Elles vont insisté sur d'autres facteurs déterminants : non pas ces 3 causes : la race, le milieu et le moment tel qu'on les voit chez Taine mais le principe restera le même à savoir que la littérature n'est qu'un reflet, elle est engendrée par des mécanismes qui lui pré-existent. Les prédécesseurs : Taine n'est pas ici un père fondateur : il développe certes sous forme méthodique mais des idées qui étaient dans l'air du temps. [...]
[...] Donc, la science va tenter de rendre compte des affaires humaines dans leur totalité. Taine écrira, faisant référence au seul écrivain critique de l'époque Ste Beuve - «Ste Beuve sait comment il faut s'y prendre pour connaitre l'homme La critique positiviste a pour ambition de crée une véritable science de l'humain et des créations de l'homme. L'aspect positiviste se manifeste par la volonté d'échapper à une approche métaphysique et / ou moralisante : il s'agit pour Taine d'élaborer une méthode scientifique càd fondée sur l'étude des faits du concret. [...]
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