Histoire d'un bon Bramin, Voltaire, pensée des Lumières, moyens d'accéder au bonheur, femme bigote, homme savant
- Parabole (texte imagé + portée morale + récit exemplaire) : forme d'apologue. On parle de parabole dans les évangiles.
- Voltaire (1694-1778), François-Marie Arouet est un célèbre philosophe et écrivain français. Il appartenait au courant des Lumières (18ème siècle). Il a fait des études de rhétorique et de philosophie. Certains de ses écrits lui valurent d'être embastillé. Il fut exilé en Angleterre. Il eut une liaison avec la Marquise du Châtelet après la publication des ‘'Lettres philosophiques''. Il vécut à Versailles pendant un moment et reçu protection de Fouquet.
- Ce texte traite du bonheur face au savoir et à l'ignorance à travers deux personnages stylisés : une femme bigote et un homme savant.
[...] Le Bramin : présenté comme un philosophe, ‘'sage'', ‘'j'étudie depuis 40 ans'', il enseigne, et est religieux : références aux dieux hindous. C'est un épicurien : ‘'riche'', ‘'trois belles femmes'' (lexique très mélioratif), il a une situation enviable. Cependant, il est malheureux car il n'a pas la réponse à beaucoup de ses questions (la connaissance lui apporte le désespoir) Description pleine de paradoxes : ‘'Je lis nos anciens livres, et ils redoublent mes ténèbres'' l 32. Une vieille indienne : (antithèse du Bramin). Enumération de ses limites : ‘'bigote'', ‘'imbécile', ‘'assez pauvre''. Périphrase pour la décrire : ‘'pauvre créature''. [...]
[...] Un apologue aux allures de parabole Parabole (du grec parabolê = comparaison, rapprochement) est un récit dit allégorique et porteur d'un enseignement moral. Comme les fables : simples, inspirées de la vie quotidienne, facilement comprises et brèves. Deux niveaux de lectures : anecdote ou leçon, morale. Tonalité religieuse qui marque la différence avec l'apologue. - Une situation fictive et symbolique Cadre spatio-temporel marqué par l'éloignement, oriental : ‘'l'eau du Gange'' l 49. Peu de temporalité : ‘'dans mes voyages'', ‘'le même jour''. Pas de réalisme (simple formation d'un cadre flou). [...]
[...] L'origine du mal : le paradoxe de la connaissance (engendre la conscience de l'ignorance). Utilisation d'antithèses : ‘'j'enseigne aux autres et j'ignore tout'' Association de son existence à la négation : ‘'je ne sais pourquoi j'existe''. Elle lui parait être un échec total (passé et futur) : ‘'je ne sais d'où je viens [ ] ce que je deviendrai'' Sa prétendue ignorance est universelle (lignes 13 à 15) : physique, métaphysique (Brama et Vitsnou [ ] éternels et philosophique (‘'pensée'') La vieille Vit dans le bonheur le plus total : ‘'la plus heureuse des femmes'' (superlatif), ‘'bonheur'' Origine de son bonheur : la pénurie de connaissance/savoir = naïveté = simplicité de vie. [...]
[...] C'est au lecteur de faire son choix. Prise de parole du narrateur (discours direct) pour élucider la contradiction entre les deux personnages : il raisonne sur la misère du Bramin qu'il juge sévèrement (‘'furieuse contradiction'', ‘'honteux d'être malheureux'') et sur la béatitude de la femme. L'exposé final confronte toutes les options possibles (raisonnement logique syllogisme). Utilisation du conditionnel pour modérer sa conclusion ; c'est un choix pas une vérité générale. Idée d'absurdité développée pour arriver à la morale : ‘'il y a de quoi parler beaucoup''. [...]
[...] - donne deux visions antithétiques de l'homme et de sa manière de vivre (Le Bramin qui a tout pour être heureux et cependant présente un paradoxe sur le bonheur et la ‘'vieille imbécile heureuse'' qui vit dans le bonheur le plus total mais également dans l'ignorance.) grâce à un narrateur qui est la représentation même du philosophe des Lumières (philosophe du doute et de l'aporie qui n'arrive pas à élucider une situation dans laquelle il balance et se questionne). Vocabulaire Epicurisme : philosophie fondée par Epicure reposant sur le bonheur individuel et les plaisirs ‘'Carpe Diem'' il faut profiter de la vie. Stoïcien : philosophie fondée par Zénon exposant une vie confrontée à la dure loi de la réalité. La passion est mauvaise et conduit au malheur. [...]
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