L'humanisme, mouvement littéraire du XVIe, a inspiré plusieurs grands poètes dont Joachim Du Bellay. Joachim Du Bellay, né en Anjou en 1522, est un poète humaniste qui, après avoir rencontré Ronsard, forme avec lui L'Ecole de la Pléiade composée de sept poètes humanistes. C'est avec ces poètes qu'il écrira Défense et Illustration de la langue française en 1549. En 1553, il part à Rome où il pense découvrir toute la grandeur de l'Italie ainsi que la culture des Romains, des valeurs qu'il a déjà découvert dans les livres. Mais Du Bellay déchante vite et écrit Les Regrets à son retour afin d'exprimer toute sa mélancolie. Ce recueil est composé de 191 sonnets et a été publié en 1558 (...)
[...] On a donc ici un contraste entre les temps et les sentiments de l'auteur qui semble alors un peu confus en se confiant dans ce sonnet. Cela montre donc bien le lyrisme que donne le poète à ce texte en nous exposant ses sentiments. Mais Du Bellays ne fait pas que décrire ses sentiments, il accorde une grande partie du poème à comparer son pays natal à l'Italie et plus particulièrement à Rome. En effet, le poète évoque à plusieurs reprise sa région, son village qui est un des thèmes principaux de ce Sonnet comme en témoigne "mon petit Liré", "la douceur angevine" ou encore "mon Loir gaulois". [...]
[...] On retrouve également "écho" de l'allusion à Ulysse au vers 14 puisqu'avec " Et plus que l'air marin", Du Bellay fait allusion au voyage qu'a fait Ulysse par la mer. Une autre allusion à la mythologie est présente au vers 2 avec "comme cestui-là" qui désigne Jason et la toison d'Or. Cette expression est d'ailleurs significative puisque le fait de réduire Jason à cestui-là tout comme il réduit l'Odyssée l'ampleur de l'Odyssée en le qualifiant de beau voyage montre avec quelle familiarité l'auteur se permet de faire référence à la mythologie. [...]
[...] Dans le deuxième quatrain, il n'est question que de la région de l'auteur et de son foyer. Et nous remarquons que l'auteur utilise des adjectifs qui pourraient sembler, au premier abord, péjoratifs comme "pauvre" ou petit" mais c'est plutôt ici pour exprimer la simplicité de l'auteur qu'ils sont utilisés. Aussi, nous pouvons voir la simplicité du poète puisque celui-ci préfère, comme nous l'avons vu, rester dans son Liré sans prétention plutôt que faire de grands voyages notamment à Rome. Le vers "Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux" confirme cette idée puisque "séjour" n'exprime pas ici l'idée de voyage mais plutôt un endroit où l'on vit et où les ancêtres ont auparavant vécu et cela confirme le fait que l'auteur n'est pas attaché au luxe mais à sa famille et à ses racines. [...]
[...] Il profite de ce sonnet pour mettre en valeur ses terres natales et c'est aussi un moyen pour lui de communiquer ses idées humanistes : la langue française est aussi prestigieuse que la langue latine. En exposant ces idées et en faisant de nombreuses références à la mythologie, l'auteur confirme son humanisme qui est ici bien présent. Du Bellay réussit donc à intégrer ses idées humanistes dans un sonnet qui ressemble presque à une confidence. Malgré son grand savoir dont le poète nous fait ici preuve, il reste un auteur simple contrairement à certains autres poètes de son époque comme Clément Marot par exemple. [...]
[...] Commentaire composé : Heureux qui comme Ulysse, a fait un beau voyage de Joachim Du Bellay. Texte étudié : Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme cestuy-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d'usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge ! Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village Fumer la cheminée, et en quelle saison Reverrai-je le clos de ma pauvre maison, Qui m'est une province, et beaucoup davantage ? [...]
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