Le drame romantique se veut un genre théâtral nouveau. En 1827, Victor Hugo publie un drame peu connu pour lui-même, mais extrêmement célèbre pour sa préface : Cromwell. Cette préface, en effet, se présente comme une tentative de définition du drame romantique et devient, par son ton polémique et péremptoire, le manifeste de ce genre et de ses auteurs. On peut notamment y trouver une définition du drame en contraste avec deux autres genres qui se sont épanouis précédemment : l'ode et l'épopée. Pour Victor Hugo, « l'ode naît de l'idéal, l'épopée du grandiose, le drame du réel » (Préface de Cromwell). Le drame abandonnerait donc « l'idéal » et le « grandiose » pour le « réel » ; ses personnages seraient traités différemment : ni « colosses », ni « géants », ils ne seraient que des « hommes »...
[...] Enfin, le héros du drame n'hésite pas à étaler ses contradictions. Ainsi, Lorenzo fut un jeune homme pur qui aspirait à un idéal politique mais la résolution pratique qui découle de ses qualités est la décision d'un meurtre, salvateur pour Florence, et destructeur pour lui-même. Il est rongé d'un tristesse auprès de laquelle la nuit la plus sombre est une lumière éblouissante alors qu'il poursuit son idéal. Dans la même scène, il se confie en ces termes au vieux Philippe : J'ai été honnête. [...]
[...] La grandeur du héros est donc liée au mal du siècle romantique, et à une nouvelle conception d'une qualité de l'individu : la sensibilité exacerbée, qui exprime, sans se croire obligée de les résoudre, les contradictions de l'être humain mais aussi de son histoire. Conclusion L'idéal et le grandiose ne semblent donc pas avoir résisté, chez le héros romantique, à sa confrontation avec le réel : la compagnie du duc et l'inutilité du sacrifice, pour Lorenzo. Pourtant, il acquiert dans cette lutte sans espoir, mais menée jusqu'au bout, une nouvelle grandeur, exaltée et humanisée. [...]
[...] Le héros du drame romantique Introduction Le drame romantique se veut un genre théâtral nouveau. En 1827, Victor Hugo publie un drame peu connu pour lui-même, mais extrêmement célèbre pour sa préface : Cromwell. Cette préface, en effet, se présente comme une tentative de définition du drame romantique et devient, par son ton polémique et péremptoire, le manifeste de ce genre et de ses auteurs. On peut notamment y trouver une définition du drame en contraste avec deux autres genres qui se sont épanouis précédemment : l'ode et l'épopée. [...]
[...] Tout d'abord, il faut définir en quoi un personnage du drame romantique devient un héros. Il semble que ce ne soit que par son statut de personnage principal : sa présence sur scène, son temps de parole et sa place au cœur de l'action. Le personnage de Lorenzo apparaît dans 18 scène sur 39, et il a droit à de nombreuses tirades ; il est également présent dans les discours des autres. Par exemple dans l'acte d'exposition, à la scène Alexandre parle longuement de Lorenzo, comme Catherine et Marie, la tante et la mère de ce dernier, à la scène 6. [...]
[...] La grandeur romantique du héros Paradoxalement, les faiblesses et les laideurs font la grandeur nouvelle du héros du drame romantique. En effet, le moi du personnage connaît, dans le drame, une expansion extraordinaire. Les nombreux monologues ou soliloques de Lorenzo donnent une importance nouvelle à l'introspection et au lyrisme. On trouve un exemple de cet emportement qui fait oublier au héros la présence des autres personnages, et qui définit le soliloque, à la scène 3 de l'acte III. Oubliant de répondre à Philippe qui l'interroge, Lorenzo s'exalte et s'exclame : Suis-je un Satan ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture