- Deux personnes qui s'aiment (Hernani et Dona Sol).
- Répliques courtes ou interrompues.
- La situation est pathétique, c'est-à-dire qu'elle provoque une émotion violente car les deux jeunes êtres meurent.
- Il s'agit d'un dernier chant d'amour partagé dont l'expression est le lyrisme. (Nuit de noce) (V2164 V2166) (...)
[...] Vous voyez bien que j'ai mille choses à dire. DON RUY GOMEZ , à Hernani. Il faut mourir. Don Juan, lorsque j'aurai parlé, Tout ce que tu voudras, tu le feras. Elle lui arrache la fiole. Je l'ai. Elle élève la fiole aux yeux d'Hernani et du vieillard étonné. DON RUY GOMEZ Puisque je n'ai céans affaire qu'à deux femmes, Don Juan, il faut qu'ailleurs j'aille chercher des âmes. Tu fais de beaux serments par le sang dont tu sors, Et je vais à ton père en parler chez les morts ! [...]
[...] Un baiser seulement, un baiser ! Ils s'embrassent. DON RUY GOMEZ Ô douleur ! HERNANI d'une voix affaiblie. Oh ! Béni soit le ciel qui m'a fait une vie D'abîmes entourée et de spectres suivie, Mais qui permet que, las d'un si rude chemin, Je puisse m'endormir, ma bouche sur ta main ! DON RUY GOMEZ Ils sont encore heureux ! HERNANI d'une voix de plus en plus faible. Doña Sol, tout est sombre . Souffres-tu ? DOÑA SOL, d'une voix également éteinte. [...]
[...] DOÑA SOL, rendant à Hernani la fiole à demi vidée. Prends, te dis-je. HERNANI à don Ruy. Vois-tu, misérable vieillard ? DOÑA SOL Ne te plains pas de moi, je t'ai gardé ta part. HERNANI prenant la fiole. Dieu ! DOÑA SOL Tu ne m'aurais pas ainsi laissé la mienne, Toi ! . tu n'as pas le coeur d'une épouse chrétienne, Tu ne sais pas aimer comme aime une Silva. Mais j'ai bu la première et suis tranquille. va ! [...]
[...] Hernani fait un geste pour obéir. Doña Sol cherche à l'arrêter. HERNANI Laissez-moi, doña Sol, il le faut. Le duc a ma parole, et mon père est là haut ! DOÑA SOL, à don Ruy. Il vaudrait mieux pour vous aller aux tigres même Arracher leurs petits, qu'à moi celui que j'aime. Savez-vous ce que c'est que doña Sol ? Long-temps, Par pitié pour votre âge et pour vos soixante ans, J'ai fait la fille douce, innocente et timide ; Mais voyez-vous cet oeil de pleurs de rage humide ? [...]
[...] Il porte la fiole à sa bouche. DOÑA SOL, se jetant sur lui. Ciel ! Des douleurs étranges ! . Ah ! Jette loin de toi ce philtre ! . ma raison S'égare. Arrête ! Hélas ! Mon don Juan ! Ce poison Est vivant, ce poison dans le coeur fait éclore Une hydre à mille dents qui ronge et qui dévore ! Oh ! Je ne savais pas qu'on souffrît à ce point ! Qu'est-ce donc que cela ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture