Les nouvelles de l'Heptaméron de Marguerite de Navarre sont difficiles à dater. On pense qu'elles ont été composées pour la plupart au début des années 1540 (édition critique : Textes littéraires français, Heptaméron, Renji Salmi, Librairies Droz 1999, p. XLI). La nouvelle 10 de la journée IV fait référence à la famille de Rolandine, héroïne de la nouvelle 21 (III,1), et la narratrice en est toujours Parlamente (...)
[...] Et vint dire au seigneur de Jossebelin, que le gentil homme, auquel il se fyoit tant, alloit trop souvent en la chambre de sa soeur, et aux heures où les hommes ne doibvent entrer. Ce qui ne fut creu pour la premiere foys, de la fiance qu'il avoit à sa seur et au gentil homme. Monsieur, saulvez la vie de mon mary, car je l'ay espousé; et, s'il y a offense, n'en pugnissez que moy. Quant il seroit vostre mary cent mille foys, si le pugniray-je comme un meschant serviteur qui m'a trompé. [...]
[...] Comme dans la nouvelle 21, la narratrice développe les thèmes du mariage secret et de la constance de la femme, en intriquant finalement l'amour conjugal et la vertu féminine. De même, le texte est ancré dans la précédente nouvelle sur Rolandine, par diverses allusions: l'avarice du comte contre l'idée d'un mariage est déjà présente, on relate aussi l'origine du château où sera enfermée Rolandine. RESUME DU TEXTE Le comte de Jossebelin, possessif et avare, refuse que sa sœur se marie. Mentions des qualités de cette femme: elle est plus belle que toutes ses soeurs, vit longtemps dans la chasteté. [...]
[...] L'heritaige demoura, comme vous avez oy en l'autre compte, à sa fille Rolandine, laquelle avoit succedé à la prison faicte pour sa tante. Cest exemple est suffisant pour leur donner [aux femmes] plus de reverence à leurs parens. Et quant à la mort, que vous dictes cruelle, il me semble que, puisqu'elle est necessaire, que la plus briefve est la meilleure. Et de là vient que les mariages qui sont faictz entre pareils, et selon le jugement des parens et des hommes, sont bien souvent si differens de cueur, de complexions et de conditions, que, en lieu de prendre ung estat pour mener à salut, ilz entrent aux faulxbourgs d'enfer. [...]
[...] Mais la femme, confiante en la justice de Dieu, refuse et reste dans le château jusqu'à sa mort. Après cela, la situation du foyer se détériore fortement. Une seule des filles du comte survivra: Rolandine. Discussion des personnages de l'Heptaméron sur le rapport entre plaisir du mariage et déplaisir de la mort du mari. La première morale énoncée est que le mariage ne doit pas se faire sans l'avis et le consentement de nos tuteurs. Cette idée est contredite par Nomerfide qui pense que le plaisir d'être avec celui qu'on aime dépasse le déplaisir de sa mort. [...]
[...] Comme ce dernier manifeste beaucoup de confiance pour le jeune homme, Rolandine et son amant décident qu'un mariage leur serait facilement pardonné. Ils s'épousent en secret. Au bout de quelques années, quelqu'un s'aperçoit de leur liaison et la rapporte au comte. Confiant, ce dernier n'y croit pas immédiatement. Mais un soir, il se rend chez sa soeur et surprend le couple au lit. Le mari s'enfuit par la fenêtre, mais le comte crie qu'on le tue, ce qui est aussitôt exécuté. La femme, en informant le comte qu'elle avait épousé le jeune homme, le supplie de la tuer aussi. [...]
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