Commentaire du recueil de poèmes Harmonies poétiques et religieuses de Lamartine
En dépit de quelques négligences de rédaction, ces poèmes, conçus pour la plupart en Italie de 1826 à 1828 quand Lamartine était attaché d'ambassade à Florence, peuvent être considérés comme son chef-d'?uvre lyrique, par la magnificence du sentiment de la nature, la spontanéité de l'émotion religieuse, la richesse des images, la variété des rythmes. Ils obéissent à une inspiration religieuse : tout, dans la création, révèle l'existence de Dieu. Si la veine est parfois personnelle (?Milly ou la terre natale?), le lyrisme est plutôt métaphysique quand il s'agit de souligner les rapports entre la nature (?Le chêne?) l'êtrre humain (?L'humanité?) et Dieu (?Jéhova?).
[...] C'est la nature entière qui s'élance vers Dieu : Montez donc, flottez donc, roulez, volez, vents, flammes, Oiseaux, vagues, rayons, vapeurs, parfums et voix ! Terre, exhale ton souffle ! homme, élève ton âme ! Montez, flottez, roulez, accomplissez vos lois ! Montez, volez à Dieu ! plus haut, plus haut encore ! [...]
[...] Mon âme avec effroi regarde derrière elle, Et voit son peu de jours passés et déjà froids Comme la feuille sèche autour du tronc des bois ; Je regarde en avant, et je ne vois que doute Et ténèbres couvrant le terme de la route Mais, invoquant aussitôt l'instinct irrésistible qui nous pousse à espérer et à croire en Dieu, Lamartine réagit bien vite contre ce désespoir. Toutefois. ces incertitudes qui traversent son âme marquaient une nouvelle étape dans son évolution. Ces «psaumes modernes» inspirèrent à Franz Liszt des oeuvres pour piano. [...]
[...] Ô terre, ô mer, ô nuit, que vous avez de charmes ! Miroir éblouissant d'éternelle beauté, Pourquoi, pourquoi mes yeux se voilent-ils de larmes Devant ce spectacle enchanté? Pourquoi, devant ce ciel, devant ces flots qu'elle aime, Mon âme sans chagrin gémit-elle en moi-même? Jéhovah, beauté suprême, C'est qu'à travers ton œuvre elle a cru te saisir ; C'est que de tes grandeurs l'ineffable harmonie N'est qu'un premier degré de l'échelle infinie, Qu'elle s'élève à toi de désir en désir, Et que plus elle monte et plus elle mesure L'abîme qui sépare et l'homme et la nature De toi, mon Dieu, son seul soupir ! [...]
[...] Lamartine accomplit un long voyage en Orient, aux Lieux Saints. Mais sa fille, baptisée Julia en souvenir de Julie, mourut à Beyrouth, quinze ans après la mort de Julie Charles, dix ans après celle de son fils, Alphonse, trois ans après celle de sa mère. Frappé par le deuil, il sentit sa foi religieuse vaciller. [...]
[...] Ils obéissent à une inspiration religieuse : tout, dans la création, révèle l'existence de Dieu. Si la veine est parfois personnelle (“Milly ou la terre natale”), le lyrisme est plutôt métaphysique quand il s'agit de souligner les rapports entre la nature chêne”) l'êtrre humain (“L'humanité”) et Dieu On retrouve dans quelques “Harmonies” la veine intime et personnelle des “Méditations”, notamment dans premier regret”, souvenir d'un premier amour pour une Napolitaine (dont le souvenir retentit aussi dans “Graziella”) et dans “Milly ou la terre natale”, qui reste pour nous le poème de la famille : à la brillante Italie, le poète préférait son humble village ; il s'émouvait au souvenir des siens et souhaitait de finir ses jours à Milly. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture