Les Contes furent écrits à la fin du XVIIème par Perrault. Son recueil de contes didactiques ne fut alors illustré que très modérément, notamment par un frontispice dessiné par Perrault lui-même et gravé par François Clousier. En effet, les contes ne furent illustrés par Gustave Doré que deux siècles plus tard, ce qui peut amener à se demander si, malgré ces deux siècles d'écart, les gravures de Doré sont fidèles à l'oeuvre de Perrault ? On peut en effet voir que Doré a parfois suivi les directives des textes de Perrault, cependant il a aussi apporté nombres de modifications au sens des Contes, qu'elles soient mineurs ou majeures (...)
[...] D'autres modifications sont elles aussi à prendre en compte dans les illustrations de Gustave Doré, touchant cette fois des parties majeures de l'oeuvre. Ces modifications majeures des Contes se retrouvent notamment dans l'interprétation qu'il fait de l'expression à donner aux personnages. Ainsi plusieurs héroïnes des Contes se retrouvent dans des positions plutôt équivoques; La Belle Aux Bois Dormants éveillée dans son lit attendant un prince charmant enthousiaste, courant vers elle alors qu'elle est a demie dénudée, dans une pose alanguie et lascive; Cendrillon tendant son pied, la robe presque relevée jusqu'au genou afin qu'on lui mit la pantoufle de verre, entourée d'hommes a l'air concupiscents. [...]
[...] A l'inverse, L'illustrateur n'hésite pas retrancher certaines choses clairement décrites par Perrault. Ainsi les baguettes magiques se retrouvent totalement exclues de ses illustrations, que ce soit celle de la marraine fée de Cendrillon qui, occupée a vider la citrouille, semble être dépouillée de son instrument magique et de ses pouvoirs, la rendant plus semblable a une veille servante qu'a une vénérable fée ou celle donnée a Peau d'âne pour faire voyager le coffre sous terre, invisible dans la gravure ou la jeune fille est assise dans un cabriolet tiré par un mouton. [...]
[...] Cependant, outre cette interprétation, les modifications apportées par Gustave Doré les plus visibles sont sans doute les refontes complètes de certains passages qu'il opère parfois. Ainsi, certaines scènes qui ne sont pas du tout évoqué par Perrault apparaisse dans l'œuvre de Doré; Le père de Peau d'âne se fait prier par des courtisans a perruques ridicules de se remarier et semble complètement dépité a cette idée, alors que le roi de Perrault est au contraire pressé de finir son deuil et de prendre une nouvelle femme. [...]
[...] Peut-on dire que Doré a bien lu Perrault ? Les Contes furent écrits à la fin du XVIIème par Perrault. Son recueil de contes didactiques ne fut alors illustré que très modérément, notamment par un frontispice dessiné par Perrault lui-même et gravé par François Clousier. En effet, les contes ne furent illustrés par Gustave Doré que deux siècles plus tard, ce qui peut amener à se demander si, malgré ces deux siècles d'écart, les gravures de Doré sont fidèles à l'œuvre de Perrault ? [...]
[...] De même, la scène du bain de Peau d'âne, inventée de toute pièce dessert l'envie de Doré de suivre les courants de son époque et a s'essayer aux genres en vogue sans avoir a suivre a la lettre les descriptions de Perrault. Il essaie donc, de faire sa propre œuvre, au delà de celle de Perrault, en n'hésitant pas à prendre des libertés esthétiques voir même a s'en éloigner complètement pour atteindre son but. On pourrait dire finalement que Gustave Doré n'a pas bien lu Perrault mais ce serait ne pas rendre justice à son œuvre. [...]
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