Amour et Absence semblent être les maîtres mots du recueil épistolaire : Les lettres portugaises. Publiées en 1669 d'abord anonymement, puis parues sous le nom de Guilleragues, elles racontent les tourments d'une jeune religieuse portugaise, Mariane, qui est en proie à un véritable désespoir par le départ d'un officier français, avec qui elle a entretenu une relation passionnelle.
Ainsi ces lettres vont être l'expression de son amour, mais également de ses doutes et de sa douleur, où elle se meurt d'impatience ne recevant de lui que des lettres décevantes ou inexistantes. Cette correspondance à sens unique a pour visée de le ramener à ses côtés, mais en vain. Elle prend peu à peu conscience grâce à ses lettres, de sa situation et de l'étendue des ravages causés par cette passion unilatérale. Elle s'adresse donc à un absent, un fantôme qui s'éloigne de plus en plus d'elle (...)
[...] Mais très rapidement, elle prend conscience de son manque d'intérêt, tout en continuant d'écrire pour elle. Dans ses lettres, elle opère de nombreux retours dans le passé toujours liés au présent douloureux, afin de se remémorer des souvenirs, se protéger de cette absence mais également de se remettre en question. De cette remise en question d'elle-même et de son amant, découle des reproches qu'elle lui adresse. Finalement, elle va se tourner vers elle-même et il ne va être que le médiateur la conduisant à la situation finale : le deuil de l'amour. [...]
[...] Les lettres ne servent qu'à l'épanchement de son propre discours puisque l'amant ne lui répond pas et ne compte pas revenir. Au final, les lettres ont perdu leur but premier, à savoir, de faire revenir l'amant. Elles deviennent l'expression d'une conscience qui se découvre au fil de la rédaction. Ce qui était au départ une recherche de l'autre grâce à l'évocation des souvenirs, devient une quête de soi. Conclusion En conclusion, nous pouvons dire que le but premier de l'écriture épistolaire est de faire face à une absence soudaine et douloureuse, tout en espérant pouvoir recréer un dialogue même lointain. [...]
[...] Nous nous demanderons, en quoi ces lettres constituent-elles un remède face à la douleur de l'amour, notamment par le retour sur le passé ? Dans une première partie, nous étudierons les fonctions de la lettre avec son but premier, son système et l'attente qu'elle génère. Puis dans une seconde partie, nous nous pencherons sur le retour sur le passé comme remémoration des souvenirs, puis comme remède face à l'absence, et enfin comme un moyen de remettre tout en question. Et pour terminer, dans une troisième partie, nous verrons l'absence du destinateur comme un moyen d'évoluer par les nombreux reproches, ce qui aboutira à un certain narcissisme de notre épistolière désespérée. [...]
[...] Cette correspondance à sens unique a pour visée de le ramener à ses côtés, mais en vain. Elle prend peu à peu conscience grâce à ses lettres, de sa situation et de l'étendue des ravages causés par cette passion unilatérale. Elle s'adresse donc à un absent, un fantôme qui s'éloigne de plus en plus d'elle. N'ayant aucune nouvelle de lui, elle maintient la correspondance en parlant de son désespoir, de son amour pour lui, tout en faisant des retours dans le passé. L'objet de notre étude sera ces retours sur le passé. [...]
[...] Mais cette absence au fil des lettres va être de plus en plus grandissante amenant Mariane au désespoir : Pourquoi ne m'avez-vous point écrit ? (Lettre 4). La question qui se pose est : de quoi parle-t-on ? De quoi parle Mariane ? Quelle est réellement le but de cette écriture épistolaire prolifique ? Dans des lettres d'amours, comme celles, de Mariane, on y parle de son amour bien évidemment, on met son cœur à nu pour en parler à toutes les lignes, et on y exprime le regret de la perte de l'être cher. [...]
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