Jacques Marseille remet ici en cause l'idée reçue selon laquelle la France serait en déclin. Cet ouvrage est dans la continuité directe de celui de Jean Fourastié, Les Trente Glorieuses. À l'aide d'une argumentation chiffrée et étayée par des exemples aussi divers que solides, jacques Marseille tente de modifier cette tendance qu'ont les Français à l'autoflagelation, à la déploration. Son but est en fait de montrer que, loin d'être piteuses, les 30 dernières années pourraient elles aussi être qualifiées de glorieuses au sens de jean Fourastié. Une nouvelle France est née des décombres de l'ancienne et ces deux France ne se ressemblent pas.
[...] Pour Marseille, la meilleure métaphore pour représenter les récentes mutations est la crémation, symbole de la prise en charge de la mort et de transformation du rapport au corps. Jamais le consommateur n'a pu autant accéder à ses fantasmes, ses rêves. Jamais aussi il n'a été aussi désenchanté. Nous sommes rentrés dans un autre imaginaire, dans lequel la consommation donne sens à la vie. - Tous millionnaires . ou presque Le patrimoine de Français est en sensible augmentation, patrimoine qui s'est constitué surtout (et paradoxalement) pendant la période des Vingt Piteuses Nous sommes désormais dans une nation de capitalistes. [...]
[...] Cette prime de vie a également bénéficié aux plus âgés et aux travailleurs Français sont ainsi sauvés tous les ans. Les Français meurent moins qu'avant, et ils meurent toujours pour les mêmes raisons. Par contre, la mort est toujours aussi socialement inéquitable qu'avant : Elle frappe en effet plus les Français d'en bas que les Français d'en haut On observe aussi de plus en plus de disparités spatiales de la mortalité. L'auteur remet en cause l'image d'une France ridée se préparant à encaisser sans réaction le choc démographique. Nous sommes en effet dans une période féconde de notre histoire. [...]
[...] À taux de croissance égaux, la France crée donc moins d'emplois que les autres. Et ni la droite, ni la gauche n'ont réussi à contrer ce phénomène. Ce chômage résulte de la conjonction de trois facteurs : un Etat contre productif, un syndicalisme surtout préoccupé par les besoins des actifs occupés, un système éducatif qui néglige et méprise même parfois la formation. La France s'est trouvée prise au piège des trappes à inactivité car le fait de reprendre un emploi rémunéré améliore si peu le revenu des foyers que les bénéficiaires d'allocations refusent de le faire. [...]
[...] Les cadres, exposés en première ligne, aux avancées de la société d'information dans les décombres de la France industrielle, sont devenus les précurseurs du temps de travail incontrôlable, et subissent à ce titre un stress important. - La France qui gagne L'entreprise française souvent dénigrée, est pourtant en pleine croissance, et l'on peut même parler de feu d'artifice pour certaines. On est aussi en présence d'une France qui entreprend, où beaucoup souhaitent monter leur propre entreprise. L'image d'une France frileuse et tournée vers la sécurité de la fonction publique mérite d'être retouchée. [...]
[...] De plus, le système universitaire est vraiment dépourvu de moyens et donc souvent sal, peu accueillant et peu équipé, et les logements manquent cruellement. Autant de carences qui rendent l'enseignement inadapté aux besoins de l'économie. Enfin, la France connaît aussi une pénurie de chercheurs et les vocations ne semblent pas se dessiner. - La France qui gémit ou la culture syndicale de l'amertume La France connaît une crise syndicale : les syndicats ont perdu au cours des nouvelles Trente Glorieuses pas loin de 2/3 de ses adhérents. [...]
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