D'une part, l'intérêt de cette première partie se révèle dans la présentation du Guépard et de la famille Salina dont il est question tout le long du roman. D'autre part, ce début nous ancre dans un contexte historique précis qu'il faudra étudier. Enfin, nous verrons comment, d'entrée de jeu, l'auteur nous livre des indices sur le fait qu'il s'agit ici d'un roman de la mort, de la décadence (...)
[...] Finalement, Tancredi lâchera la phrase clé du roman en disant que si nous voulons que tout reste tel que c'est, il faut que tout change qui sollicite la faculté d'adaptation de la noblesse, dont elle est dépourvue, pour garder ses privilèges. Il s'agit là d'une opinion d'avant- garde sur l'Histoire en trame du roman et qui n'est ni plus ni moins qu'un défi lancé à l'aristocratie. L'incipit du Guépard annonce un roman de la dégénérescence, de la fin, de la mort de l'aristocratie sicilienne. [...]
[...] Cette première partie du Guépard de Lampedusa remplie définitivement le cahier des charges qui incombe à un incipit. Ainsi, le lecteur a d'emblée une réponse à la question concernant l'identité de ce fameux Guépard ainsi que de sa famille. Ensuite, le cadre historique en toile de fond plante le décor et inscrit le roman dans une réalité passionnante. Enfin, ce début d'oeuvre indique par de nombreux indices et par l'évocation d'une tension perpétuelle qu'il s'agit d'un roman de la mort, ce qui n'est pas sans donner envie au lecteur de savoir comment tout cela va se terminer. [...]
[...] Ainsi, Lampedusa nous plonge dans l'univers de l'aristocratie sicilienne et rempli une fonction d'exposition en présentant les protagonistes. Il convient à présent d'étudier le cadre historique, omniprésent dans le roman, qui est présenté dans cette première partie. Ainsi, les premiers caractères imprimés de l'œuvre de Lampedusa constituent une date : mai 1860 Elle correspond au fameux débarquement des 1000, débarquement de Garibaldi et de ses troupes à Marsala en Sicile qui n'est pas dans l'intérêt de l'aristocratie dont fait partie le personnage principale de ce roman. [...]
[...] Ensuite, la famille Salina est présentée par les occupations des jeunes Salina arrangeant les plis de leur robe se querellant pour la possession d'une image de saint François de Paule Ces occupations futiles et en décalage avec ce qui se passe dehors montre que l'on a affaire ici à une noblesse qui ne se sent pas inquiétée, comme dans un cocon. L'auteur d'ailleurs ironise la situation en évoquant l'hyperbole de la mélancolie métaphysique d'un garçon agacé de ne pas pouvoir fumer devant sa famille. [...]
[...] La présence de la religion est indéniable et clôture d'ailleurs cet incipit avec la récitation d'un autre vers latin. On peut y voir alors une certaine circularité et une permanence du sacré, en opposition avec la décadence prochaine de la haute société. Le déclin de la famille Salina est insinué dans une description de l'environnement. Ainsi, l'auteur parle d'une nappe très fine mais reprisée ou encore d'une puissante lampe mais suspendue de façon précaire L'objet sert ainsi de vitrine et souligne le lustre perdu de cette famille prestigieuse. [...]
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