Perceval ou le roman du Graal initie le genre romanesque, au XIIème siècle. Chrétien de Troyes choisit d'en faire un roman d'éducation dans lequel le personnage principal évolue. Le lecteur suit donc Perceval jusqu'à la scène clé du cortège du Graal. C'est après cet épisode qu'intervient la cousine qui, par ses révélations, va lui permettre de continuer sa quête.
Il faut donc examiner, dans un premier temps, quelles sont ces révélations et la réaction qu'elles entraînent chez Perceval. Enfin, il nous faudra examiner en quoi la cousine agit comme un révélateur mais n'est pas le seul personnage à faire évoluer le héros (...)
[...] Elle place alors Perceval face à ses responsabilités. Le thème fondateur de la parole est mis en avant dans cette scène grâce à elle : au début du roman, le héros était curieux et spontané, alors qu'elle l'accuse d'avoir eu la langue liée quand il aurait du parler. C'est également la cousine qui le reconnaît comme Perceval le Gallois : en lui donnant un nom, elle lui donne une caution sociale. Toutefois, ce nom lui est tout de suite retiré : elle l'appelle Perceval le Chétif ou Chaïtis en ancien français, qui signifie prisonnier de mais aussi coupable de Perceval est aussi coupable d'une autre faute, celle d'avoir tué sa mère en quittant la maison ; c'est sa cousine qui lui apprend ses fautes. [...]
[...] Celui-ci est mis devant le fait, et se retrouve orphelin par sa propre faute et coupable par son silence. Les révélations de la cousine le font donc grandir, acquérir le statut d'Homme qu'il n'avait pas jusqu'alors. Mais le fait même de lui enlever immédiatement ce nom montre que l'évolution du personnage n'est pas terminée. Si Perceval a laissé passer sa chance, l'épisode de la cousine ne fait que l'en informer pour le confronter à ses responsabilités. Ce n'est que dans la suite du roman que Perceval va véritablement réagir. [...]
[...] Cette scène de la cousine est donc cruciale et centrale. D'autres personnages initiateurs interviennent ensuite pour la compléter. Ainsi, la demoiselle hideuse est la troisième femme qui va le pousser à agir pour réparer les torts qu'il a causés, et c'est face à ses provocations que Perceval choisira de se lancer dans une quête impossible, celle du Graal. Le héros rencontrera aussi Gauvain qui est un personnage important dans son apprentissage. Il est une figure masculine. Enfin, c'est la rencontre avec l'ermite qui va achever la quête terrestre de Perceval qui, se dépouillant de ses armes, entame une quête céleste. [...]
[...] C'est elle qui est à la base de sa prise de conscience de soi, mais Chrétien de Troyes montre aussi que Perceval se construit grâce au temps (avec ses cinq années d'errance), à l'amour (de Blanche-Fleur), au deuil d'une mère, à l'épreuve de ses erreurs, et à sa méditation. Toutes ces expériences vont le grandir. Perceval passe dans cet épisode d'un âge à l'autre de la vie, ce qui resitue l'œuvre comme un roman de la formation de soi, qui permet à chacun de se lire et de se trouver. [...]
[...] Chrétien de Troyes choisit d'en faire un roman d'éducation dans lequel le personnage principal évolue. Le lecteur suit donc Perceval jusqu'à la scène clé du cortège du Graal. C'est après cet épisode qu'intervient la cousine qui, par ses révélations, va lui permettre de continuer sa quête. Il faut donc examiner, dans un premier temps, quelles sont ces révélations et la réaction qu'elles entraînent chez Perceval. Enfin, il nous faudra examiner en quoi la cousine agit comme un révélateur mais n'est pas le seul personnage à faire évoluer le héros. [...]
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