Commentaire de texte : "Gorge coupée" de Michel Leiris (dans "L'Âge d'homme")

Résumé du document

Commentaire de texte sur l'extrait intitulé "Gorge coupée", tiré de l'oeuvre autobiographique de Michel Leiris, "L'Âge d'homme".

Extraits

[...] Nous avons donc affaire à un texte autobiographique. Ensuite, l'auteur cherche à se justifier, pour être le plus précis possible. Ainsi, à la ligne un, il dit je fus et il commence sa seconde phrase par je veux dire Il veut que le lecteur le comprenne, que tout soit explicite, pour que son récit soit le plus proche de la réalité. Enfin, l'auteur à quelques problèmes avec sa mémoire. Lorsqu'il écrit son autobiographie, nous sommes en 1939, et une note nous indique que cet épisode a eu lieu en 1906 ou 1907. [...]

[...] Puis quand le chirurgien plongea un outil dans gorge l'enfant poussa un cri de bête qu'on éventre Ce cri peut être ressenti comme une délivrance. La fin de l'attente, d'un calvaire. Ce texte est donc le récit dramatique d'un épisode de la vie de son auteur, puisque nous avons démontré que ce texte est une autobiographie -présence du je à la fois personnage principal, narrateur et auteur- et que cet épisode fut dramatique. On sent que l'auteur, en écrivant ces lignes, est encore traumatisé par cet épisode. [...]

[...] Il est encore traumatisé par cet épisode. Le texte étudié est découpé en trois parties : dans la première, l'auteur nous raconte ce qui s'est passé, très brièvement, dans la seconde, il nous explique dans quelle circonstance cela s'est déroulé, il nous donne le contexte, et enfin dans la troisième partie, il nous raconte, en détail, comment s'est déroulé l'opération. Une atmosphère morbide se dégage de ce texte, d'abord dans le décor du cabinet du chirurgien, où il y a des instruments tranchants et ensuite dans les personnages. [...]

[...] Par trois fois, il se demande si ses souvenirs reflètent la réalité des choses. Ainsi, ligne cinq, il se demande si [ses] souvenirs sont justes Nous avons aussi ligne quinze telle est, du moins et à la ligne, il nous dit qu' partir de ce moment là, ne souvien[t] de rien Encore une fois, l'auteur essaye d'être le plus précis possible. Il ne veut pas mentir au lecteur, mais ne veut pas non plus laisser de vide dans son récit. [...]

[...] Et il en est justement question de l'inconscient, puisque cette autobiographie est une exploration psychanalytique de l'intérieur de son auteur, qui cherche à démontrer comment les événements passés peuvent avoir une influence sur le reste de la vie d'un individu. Ce récit nous parle d'une opération des végétations, c'est-à-dire d'un souvenir traumatisant qui devient un acte fondateur. Comment voit-on que ce texte est le récit dramatique d'un épisode de la vie de son auteur ? Nous démontrerons tout d'abord que ce texte est un récit autobiographique, puis nous verrons que ce texte est le récit d'une trahison, et enfin nous verrons que cet épisode a été dramatique. [...]