Les Carmina Burana sont des poèmes en latin retrouvés dans une abbaye bavaroise. Ils ont été écrits aux 12 ème et 13 ème siècles par des Goliards-, des intellectuels errants, mendiants, parfois obligés de devenir conteurs. Leurs poèmes portent sur le jeu, le vin et l'amour mais font également la satire des milieux nobles et cléricaux. Le poème que nous étudions ici est le 16ème sur 238, il appartient au cycle des poèmes satiriques. Nous pouvons nous demander quelle image le poète nous donne ici de la condition humaine. Nous verrons dans une première partie que l'Homme évolue dans un monde soumis à la Fortune puis qu'il est livré à son impermanence.
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L'allégorie de "la Fortune" (v.1) désigne la chance. Elle est ici personnifiée : elle porte des "coups" (v.1) en se "rebellant" (v.2) et dispose d'une "suivante" (v.3). La majuscule contribue à la déification de la chance dont le pouvoir est souligné par le verbe "refuse" (v.2). Les vers 9 et 10 suggèrent que si l'Homme provoque sa chute, il n'est en rien responsable de son ascension. Ainsi, au vers 9, "je" est sujet du verbe employé à la voix active "descends" mais au vers 10 le poète utilise une voix passive pour montrer que l'Homme ne s'élève pas tout seul : il "est soulevé".
La Fortune s'accompagne de la Déesse "Occasion" (v.3) dont la description antithétique doit entrainer notre vigilance. Si son "front couvert de cheveux" (v.4) symbolise les riches opportunités d'un côté, le "reste de (sa) tête généralement chauve" représente la malchance, la survenance de malheurs. Le poète affirme avec certitude sa double nature par plusieurs procédés (...)
[...] L'homme doit être prudent : derrière la chance, la malchance le guette. La fragilité de l'Homme Le poète nous raconte ses mésaventures et projette le lecteur dans l'action pour qu'il ressente sa peine à travers le champ lexical de la souffrance : les yeux humides (v.1) ; je me plains (v.1) .Grâce à une structure étudiée, le poète veut nous transmettre un enseignement. Dans la première strophe, le narrateur nous fait part de sa mauvaise situation actuelle au présent d'énonciation je me plains Dans la deuxième strophe, il raconte un épisode heureux de sa vie à l'imparfait duratif j'étais puis au passé composé pour marquer le changement de sa situation : j'ai alors brillé (v.7) et je suis tombé (v.8). [...]
[...] Sa fragilité devient celle de tous les Hommes. On passe donc d'un registre lyrique à un registre didactique. II) L'impermanence de la Fortune Le changement Le changement de situation est mis en relief par un jeu d'oppositions qui court tout le long du poème. Nous avons d'un côté le champ lexical de la hauteur haut placé faîte juché (v.10), sommet (v.11), hauteur (v.10) et d'un autre, celui de l'effondrement : tombé se dégrade et descends chute (v.11). Cette transformation est aussi révélée par le changement de position : au départ, le poète comme le roi est dans une position confortable puisqu'il est assis (v.5) sur un trône (v.5) sur lequel il siège (v.11). [...]
[...] Introduction : Les Carmina Burana sont des poèmes en latin retrouvés dans une abbaye bavaroise. Ils ont été écrits aux 12 ème et 13 ème siècles par des Goliards-, des intellectuels errants, mendiants, parfois obligés de devenir conteurs. Leurs poèmes portent sur le jeu, le vin et l'amour mais font également la satire des milieux nobles et cléricaux. Le poème que nous étudions ici est le 16 ème sur 238, il appartient au cycle des poèmes satiriques. Nous pouvons nous demander quelle image le poète nous donne ici de la condition humaine. [...]
[...] Les vers 9 et 10 suggèrent que si l'Homme provoque sa chute, il n'est en rien responsable de son ascension. Ainsi, au vers je est sujet du verbe employé à la voix active descends mais au vers 10 le poète utilise une voix passive pour montrer que l'Homme ne s'élève pas tout seul : il est soulevé La Fortune s'accompagne de la Déesse Occasion (v.3) dont la description antithétique doit entrainer notre vigilance. Si son front couvert de cheveux (v.4) symbolise les riches opportunités d'un côté, le reste de tête généralement chauve représente la malchance, la survenance de malheurs. [...]
[...] La conjonction de subordination tandis que (v.10) marque non pas l'opposition mais la simultanéité de parcours contraires : la chute (v.11) d'un homme entraine l'ascension d'un autre (v.10). Ce mouvement perpétuel évoque l'impossibilité pour l'Homme de se défaire de ce piège aléatoire. Conclusion : Le poète aborde la condition humaine en mettant en scène la destinée sous les traits de Fortuna à laquelle chaque individu, docile et fragile, est confronté. Cette divinité change à son gré les parcours des hommes dans un mouvement ininterrompu. [...]
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