Un roi sans divertissement présente plusieurs caractéristiques essentielles pour comprendre l'opinion de Jean Giono sur sa conception du monde. M.V en fait partie, et focalise l'intérêt dans la première partie du roman. Dans un premier temps, nous ferons la présentation de M.V, pour ensuite aborder son rôle d'initiateur, et la question existentielle de la chronique (...)
[...] De manière plus approfondie, la cérémonie joue un rôle essentiel dans l'initiation de Langlois par M.V. Les meurtres successifs perpétrés par M.V peuvent être compris comme la répétition d'un rituel. Il en sera de même pour les meurtres cautionnés par Langlois, qui allient traque silencieuse; dans une ambiance de solennité, et contemplation du dit-rituel. La nature en est l'ordonnatrice. C'est une forme de fascination hypnotique, qui s'empare de quelques personnages, à tour de rôle. Bergues, le braconnier, semble s'y être abandonné alors qu'il poursuivait le tueur inconnu. [...]
[...] M.V dans le système des personnages, Un Roi sans divertissement de Jean Giono. Introduction Un Roi sans divertissement présente plusieurs caractéristiques essentielles pour comprendre l'opinion de Jean Giono sur sa conception du monde. M.V en fait partie, et focalise l'intérêt dans la première partie du roman. Dans un premier temps, nous ferons la présentation de M.V, pour ensuite aborder son rôle d'initiateur, et la question existentielle de la chronique. Présentation de M.V C'est un homme, d'âge inconnu, ne portant pas d'autre pseudonyme que celui de M.V. [...]
[...] C'est un être dénaturé, à la fois sacrificateur, prêtre-guerrier, qui accomplit dans sa cruauté une sorte de rituel ancestral. Il est à la fois acteur du processus naturel, tout en étant condamnateur. Sa divinité et sa sépulture est le hêtre, ses victimes sont ses offrandes. Ils évoquent Perthée, Roi de Thèbes, qui caché dans un arbre du Mont Lithéron pour épier ses rivaux, est retrouvé tué et mit en pièces. M.V semble en proie à l'imaginaire, il est rêveur. Du sommet de l'Archat, M.V contemple "ces étendues immenses qu'on domine, qui vont jusqu'au col de Négron, jusqu'au Rousset, jusqu'aux lointains inimaginables. [...]
[...] En effet, il y a métamorphose chez les personnages. "Il se déplaçait comme un oiseau ou comme un esprit " (Frédéric II dans sa poursuite contre M.V) Une autre métamorphose apparente s'exerce sur le loup. Son comportement rappelle celui de M.V : même aisance diabolique et même confiance en soi, même accomplissement bénévole de la cruauté. "Treize brebis étaient éventrées, semblait-il, pour le plaisir de s'agacer les dents dans la laine". De même, le narrateur (dans cet extrait un vieillard), pressent aussi que le loup, pas plus que M.V avant lui ne songe à tenter d'échapper à son tragique destin. [...]
[...] L'écrivain répond, à travers les non-dits : pas grand chose. C'est un roman sur l'insondable mystère de l'être humain. Conclusion M.V, personnage énigmatique d'un Roi sans divertissement, apparaît comme l'incarnation de l'attraction de la cruauté et des faiblesses de l'être humain. Jean Giono, afin de construire ce personnage, s'inspira des grandes affaires criminelles de l'époque, avec le Docteur Petiot (tueur en série) et Gaston Dominici ou Giono assistera au procès de ce dernier. [...]
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