A vingt ans, Gide écrit à Paul Valéry, afin de lui témoigner son amitié, "j'aimerais qu'elle ait certaine unité, certaine teinte fixe, certaine originalité stable, qui lui donne une saveur toute spéciale. (...) Et ces sortes de confidences nous révélaient bizarrement et délicieusement l'un à l'autre, en apprenant à l'un comment chez l'autre s'associent ces frêles images...". L'amitié, pour Gide est une sorte de remède qui vient réparer les blessures causées par d'autres relations, notamment celles liées à la famille ou aux femmes (...)
[...] Cependant, Gide nous apprend à travers Bernard qu' il n'est pas méthode ni théories qui soit applicable indifféremment à chacun L'auteur s'amuse à nous tromper et ne nous permet pas de découvrir la psychologie des personnages de l'intérieur. Tout n'est que miroir, reflet et déformation et on retrouve ici le but de Gide : mettre en lumière le fossé entre réalité et perception de la réalité. Gide démultiplie les faces du prisme du possible pour «faire l'amitié« comme on fait l'amour au sens ancien de l'expression ( . [...]
[...] Aussi, dans Les faux-monnayeurs, Gide aborde le thème de l'amitié avec une très grande complexité. La dédicace du roman est en effet Roger Martin du Gard, en témoignage d'amitié profonde Il faut cependant prendre garde à cette dédicace qui nous permet de nous interroger quant à la sincérité de l'amitié de cet ami. En effet, l'amitié est un sentiment compliqué et confus qui ne s'épanouit que dans la réciprocité. Elective ou subversive, elle suscite désirs, intérêt et passion face à l'autre et s'impose progressivement aux dépends du cercle familial. [...]
[...] Pour le personnage, ils peuvent même devenir des adjuvants contraints ou libres dans ses retrouvailles familiales. Mais dans ce cas où l'amitié n'est pas, comme on le croyait, un obstacle à la famille, il nous faut chercher à définir l'objet de cette opposition. III) Le véritable sentiment: entre amitié intense et amour familial. IP : Le dénouement révèle un sentiment véritable qui n'est pas, comme on aurait pu d'abord le penser, l'amitié. Il s'agit d'un sentiment à la limite d'une amitié intense et de l'amour familial qui permet un dénouement harmonieux. [...]
[...] L'amitié est gratuite : refus du matériel et du mondain. Olivier doit écrire une nouvelle pour le journal l'avant-garde car la pire critique serait, selon Passavant, d'être traité de pudibond : Ca m'ennuie un peu à cause de ma mère que cela risque de peiner mais tant pis. Vincent fait le mur pour rejoindre son ami Passavant et sa maîtresse dont il est amoureux. Son amour pour Laura puis pour Lady Griffith et son amour pour les Lettres avec Passavant l'éloigne de sa famille. [...]
[...] On en déduira alors que le véritable sentiment qui prédomine tous les autres est celui d'un amour sincère très proche de l'amour paternel, fraternel ou conjugal mais qui n'est pourtant pas l'amour familial et oscille entre celui-ci et une amitié intense. L'amitié comme échappatoire délibérée ou contrainte au carcan familial. IP : Au sein des familles oppressantes qui composent le roman et sont pourvues de vices, le héros se réjouit de découvrir l'amour et l'amitié qui apparaissent comme des échappatoires salvatrices précédées d'une lucide prise de conscience chez les jeunes personnages. Il importe pourtant de s'en méfier. Une famille oppressante. [...]
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