Fiche de lecture de l'ouvrage de Cyril GRANGE : Les gens du Bottin Mondain 1903-1987: Y être, c'est en être
Ancien élève de l?ESSEC et docteur en histoire de l?Ecole des hautes études en sciences sociales, Cyril Grange est chargé de recherche au CNRS (Centre Roland Mousnier, Université de Paris IV-Sorbonne). Il procède dans ce livre (qui n?est autre que la vulgarisation de sa thèse) à l?étude sociologico-historique des familles du Bottin Mondain, dont la directrice est aujourd?hui Blanche d?Ormesson, grâce à l?analyse du bottin et à de nombreux entretiens.
[...] Une population très prolifique au XXe siècle La fécondité des gens du Bottin Mondain est toujours supérieure au niveau national. C‘est aussi un groupe social précurseur lors des renversements de tendance, lors de l‘après guerre par exemple. Cependant, on assiste à la croissance de la population noble authentique, alors que le nombre de familles diminue : alors que certaines lignées s‘éteignent d‘autre s‘étendent. Comportements nobles et comportements bourgeois Comme pour l‘âge au mariage, population noble et population bourgeoise du Bottin Mondain se rejoignent sur le terrain de la fécondité. [...]
[...] En outre, la noblesse se marie régulièrement plus dans le Bottin Mondain que la bourgeoisie. Le mariage mondain des filles est favorisé par la noblesse de la mère, mais cette influence décroît au cours du temps. Le mariage mondain des garçons est de plus en plus influencé par les signes extérieurs de mondanité. Le profil social type pour un mariage mondain serait le suivant :avocat, 55ans, aristocrate, hab. Paris XVIème arrondissement+résidence Côte d‘Azur, Automobile-Club de France, cherche gendre mondain. Le mariage devient révélateur des nouveaux signes de mondanité. [...]
[...] Au cours des années 1950-1960, les soirées classiques cohabitent avec une nouvelle forme de soirée, le rallye. Les premiers rallyes apparaissent après la dernière guerre sur une initiative de Pierre-André Tarbes, mais c‘est surtout après 1968 qu‘ils se généralisent. Les rallyes évoluent avec l‘âge des enfants : il y a les rallyes confiture puis les rallyes bridges avant les véritables soirées avec smokings et robes longues. Les rallyes permettent aux jeunes gens du milieu mondain de se fréquenter : c‘est une manière de contrôler, ou du moins de favoriser, l‘endogamie. [...]
[...] GRANGE Cyril (1996), Les gens du Bottin Mondain 1903-1987 : Y être, c‘est en être, Fayard, 586p. Présentation de l‘auteur et introduction de l‘ouvrage. Ancien élève de l‘ESSEC et docteur en histoire de l‘Ecole des hautes études en sciences sociales, Cyril Grange est chargé de recherche au CNRS (Centre Roland Mousnier, Université de Paris IV-Sorbonne). Il procède dans ce livre (qui n‘est autre que la vulgarisation de sa thèse) à l‘étude sociologico-historique des familles du Bottin Mondain, dont la directrice est aujourd‘hui Blanche d‘Ormesson, grâce à l‘analyse du bottin et à de nombreux entretiens. [...]
[...] Les gens du Bottin Mondain se distinguent par leurs prénoms (et les nobles plus que les bourgeois). Ils aiment les prénoms classiques et distingués (Louis, Henri, Diane, Constance ) et les prénoms composés(Charles-Henri, Marie-Colombe), mais haïssent les prénoms populaires du début du siècle (Marcel, Roger, Yvette, Jeannine ou les prénoms à consonance américaine(Kévin, Mikaël, Jennifer, Jessica). Dans certaines familles, nobles pour la plupart, les prénoms se transmettent de génération en génération, mais cette pratique tend à disparaître. Enfin on observe que les gens du Bottin Mondain ont le goût de la complexité de l‘orthographe dans les prénoms. [...]
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