Edgar Allan Poe (1809-1849) est considéré comme le fondateur du genre avec des nouvelles traduites en France dès 1846 (et retraduites par Baudelaire en 1855). Il invente quelques caractéristiques essentielles du genre : tout d'abord, le détective cérébral, obsédé par la logique et excentrique, Auguste Dupin. C'est l'ancêtre de Sherlock Holmes et d'Hercule Poirot. Poe crée aussi le personnage du narrateur confident, observateur privilégié des performances intellectuelles du détective. Poe place enfin ses histoires dans une atmosphère caractéristique, qui souligne l'horreur du crime : objets souillés, corps mutilés (...)
[...] Le héros est une voix qui disserte et qui démontre et sa caractérisation physique est minimale ou réduite à quelques manies : Sherlock Holmes est un cocaïnomane obsédé du déguisement. Les lieux, presque abstraits, sont de simples décors. Agatha Christie privilégie les espaces clos où le criminel affronte le détective : un wagon de l'Orient Express (Le Crime de l'Orient Express, 1933), un bateau (Mort sur le Nil, 1937), une île coupée du monde (Les Dix Petits Nègres, 1939). Le roman à énigme est porteur d'un discours moral : la découverte du criminel débarrasse le monde d'une créature mauvaise, qu'il fallait punir. [...]
[...] La criminalité suscite à la fois la crainte et l'intérêt du public. La police s'organise et renouvelle ses méthodes. Le développement de l'esprit rationaliste et scientifique peut aussi être un des éléments participant à l'émergence du genre. Les progrès de l'alphabétisation et le développement de la presse populaire à grand tirage (qui s'appuie sur les faits divers et les romans feuilletons) favorisent la constitution d'un lectorat intéressé par le crime. Puis l'essor de l'édition à bon marché au XXème siècle permet au roman policier de prendre son autonomie par rapport à la presse. [...]
[...] Il invente quelques caractéristiques essentielles du genre : tout d'abord, le détective cérébral, obsédé par la logique et excentrique, Auguste Dupin. C'est l'ancêtre de Sherlock Holmes et d'Hercule Poirot. Poe crée aussi le personnage du narrateur confident, observateur privilégié des performances intellectuelles du détective. Poe place enfin ses histoires dans une atmosphère caractéristique, qui souligne l'horreur du crime : objets souillés, corps mutilés. Le roman policier s'élabore en réaction au roman sentimental (considéré comme un roman pour femmes) et au roman d'aventures (considéré comme trop invraisemblable). [...]
[...] Dans le roman noir, il n'y a pas d'histoire à deviner (Tzvetan Todorov dans Typologie du roman policier Poétique de la prose). Le crime peut se commettre à tout moment, se préparer ou se perpétrer, ce qui autorise une grande variété de scénario. Le lecteur est tenu en haleine par les questions suivantes : qui va triompher ? À quel prix ? Comment cela va-t-il finir ? La figure emblématique du roman noir est le détective privé hard boiled dur à cuire qui pose sur le monde un regard sans complaisance, travaille volontiers pour une clientèle douteuse, côtoie tous les milieux, se forgeant à leur contact un cynisme qui lui tient lieu de philosophie. [...]
[...] Dashiell Hammett [1894-1961], américain, est considéré comme le père fondateur (Le Faucon maltais) du roman noir. Des noms de détectives connus viennent du roman noir : l'avocat Perry Mason créé par Erle Stanley Gardner [1889-1970], américain, le commissaire Maigret inventé par Simenon [1903-1989], belge ; Nestor Burma par Léo Malet [1909-1996], français ; San Antonio par Frédéric Dard [1921-2000], français. Plus près de nous, les auteurs français Daniel Pennac (né en 1944) et Didier Daeninckx (né en 1949) s'illustrent dans ce genre. [...]
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