Grégoire a 13 ans et croit se souvenir que la dernière fois qu'il a été heureux, il avait 3 ans et demi. En réalité il ne s'en souvient pas vraiment lui-même, mais cela est vraisemblable à en croire les histoires que racontent ses parents. Sa petite enfance semblait tranquille et heureuse jusqu'à son premier jour d'école.
A partir de ce moment là, il semble que personne n'ait plus été capable de le comprendre. On attend de lui qu'il apprenne des choses et restitue des connaissances qui ne l'intéressent pas, et cela lui semble bien impossible (...)
[...] Maintenant il construit des meubles dans son cagibi. Et il y emmène souvent Grégoire, pour y respirer l'odeur du bois poncé, discuter, et bricoler ensemble. C'est l'endroit où Grégoire aime le mieux être, le cagibi de grand-père, avec grand-père. C'est la personne qu'il aime le plus. Et la seule qui lui donne encore une chance. Lorsque la mère de Grégoire lui annonce leur décision de l'envoyer en pension, Grand-Léon admet être celui qui a mis cela dans la tête de ses parents. [...]
[...] Son grand- père, à qui il a demandé de l'aide en gravant avec son opinel sur l'établi de son cagibi. Il l'entend dans sa tête et se reprend : accorder les sujets et les verbes, les adjectifs et les noms C'est lorsqu'il sort de l'examen qu'il apprend de ses parents que Grand-Léon est dans le coma. Grégoire est accepté dans son nouveau pensionnat. Il n'est toujours pas bien bon en classe, toujours le dernier même, mais les professeurs lui témoignent beaucoup de bienveillance car ils savent à quel point il a voulu être ici. [...]
[...] Cercle vicieux qui amène l'enfant à faire d'autant plus de pitreries, car il se sent alors valorisé aux yeux des autres, puisqu'au moins il les fait rire. Et au moins, de la sorte, il est puni pour une bonne raison. Analyse des champs lexicaux : Les champs lexicaux particulièrement développés dans ce livre sont : - les termes appréciatifs à connotation négative - le champ lexical du bricolage, de la créativité Les termes à connotation négative : Le vocabulaire des sentiments négatifs et de leur expression physique réapparait sans cesse dans le texte: - je hais (p.1) - pleurer hurler (p.7) - malheureux (p.8) - les larmes l'horreur (p.10) - mal au ventre (p.12) - mal au cœur (p.13) - elle m'étouffe (p.13) - je déteste (p.16) - angoissante (p.28) Une grande quantité d'autres termes à connotation négative sont utilisés dans le texte en référence à l'école : - cauchemar (p.7) - drame super fayots cancres (p.12) - le supplice des devoirs (p.15) Les disputes avec les parents sont aussi évoquées à travers un champ lexical négativement connoté : crise s'engueuler (p.14), Le champ lexical du bricolage et de la créativité : C'est le champ lexical le plus riche de l'œuvre : - je jouais je regardais je dessinais j'inventais (p.1) - construit (p.7) - bricoler, créer et fabriquer des choses (p.9) - des mobiles, des dessins, des peintures, des collages (p.9) - mettre la main à la pate (p.10) - mes mains et ce qu'elles pouvaient fabriquer (p.10) - mettre au point décorer (p.11) - fabriquer (p.11) Certains de ces termes sont même répétés à de nombreuses reprises, et notamment les verbes fabriquer inventer construire : j'inventerai des choses, et j'en fabriquerai d'autres (p31). [...]
[...] Même lorsque son grand-père lui-même, le seul à croire en lui sincèrement, s'emporte à l'annonce de son second redoublement de classe, cela n'ébranle pas notre certitude que Grégoire est jugé de façon injuste, et qu'au lieu de le laisser développer un talent, on s'acharne à vouloir lui faire développer d'autres savoirs qu'il n'est pas capable de s'approprier. Alors c'est vrai, les parents de Grégoire ont sans doute raison : pour devenir le grand inventeur qu'il semble capable de devenir, il lui faudrait connaître les sciences pour développer sa technique, la grammaire pour rédiger son brevet et l'économie pour commercialiser son invention. Dans l'idéal ils ont sans doute raison. [...]
[...] C'est délicieux. (p.25) - J'aimais bien être dans sa camionnette, ca sentait le gazole et les feuilles mortes (p.59) - Sens cette odeur de terre et de brume (p.73) - C'est l'odeur de l'école qui me rend le plus malade [ Une odeur de craie et de vieilles baskets mélangées, qui me prend à la gorge et me soulève le cœur. (p.13) Source : La numérotation des pages fait référence à l'édition Reclams Universal Bibliothek de 35 kilos d'espoir d'Anna Gavalda. [...]
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