Aux chapitres antérieurs, en l'occurrence le chapitre 23, une querelle entre les gens de Grandgousier et de Piccrochole provoque une guerre. Dans les chapitres suivants, de nouveaux personnages apparaissent, notamment Frère Jean et le capitaine Toucquedillon. Le moine fera de Toucquedillon son prisonnier et le remettra à Grandgousier au chapitre 44 étudié ici.
A travers cet extrait, ce dernier fera preuve d'une très grande bonté et d'un pacifisme exemplaire (...)
[...] Grandgousier fait beaucoup allusion à l'histoire, à l'antiquité. En effet, on va retrouver cela au fur et à mesure que nous lisons le passage : Car le différend qui est entre nous n'est pas vraiment une guerre ; ainsi Platon Ce n'est plus le temps de conquérir ainsi les royaumes au grand dam de son frère en chrétienté En effet, au XVIème siècle, la chrétienté définit ce qu'est l'Etat, l'Europe même. Malgré les rivalités de l'époque, l'Europe était unie selon une même religion : le christianisme. [...]
[...] on retrouve cette démesure omniprésente dans l'œuvre. Elle est caractérisée par une générosité de géant gigantesque. La rançon de Toucquedillon paraît démesurée, Grandgousier semble oublier que Toucquedillon n'est qu'un homme et non un géant comme lui. Cela met en quelque sorte une touche de comique dans ce passage très sérieux. En plus d'être généreux, Grandgousier va l'être avec le moine frère Jean en lui donnant une rançon de salues pour cette prises Ce que l'on peut dire alors, c'est que nous sommes face à un roi plein de bonté, pacifique et doué de bon sens, de raison. [...]
[...] Frère Jean apparaît dès lors comme un idéal doué de bon sens. A travers ce portrait généreux de Grandgousier, toute la pensée de Rabelais s'élève entre les lignes, toute son habilité jaillit, son talent d'humaniste que sont la rhétorique et l'écriture. En survolant le texte, nous constatons que Rabelais s'exprime au travers de son personnage, son talent d'écrivain jaillit tout comme sa bonne rhétorique. En effet, nous retrouvons à plusieurs reprises le discours direct, le récit, le dialogue mais aussi et surtout la rhétorique de Grandgousier, ce discours solennel. [...]
[...] Ce que nous remarquons dans ce chapitre, c'est la grande générosité du bon roi éclairé qu'est Grandgousier, peut-être François Ier. Cette générosité va déteindre sur Frère Jean, synonyme de bon chrétien et doué de raison. A travers tout cela, Rabelais, par son talent d'écrivain mais aussi par l'absence d'humour scatologique ou de comique, rappelle au lecteur est avant tout à prendre avec sérieux. Et comme toujours, Rabelais n'impose en rien sa vision des choses, il montre juste les faits sur son époque et c'est au lecteur de juger par lui- même ce qu'il lit. [...]
[...] En disant ces mots, Grandgousier paroles se reflètent dans ses propos. Nous pouvons donc dire, qu'à travers ces passages, ce beau discours, se retrouve tout l'art de la rhétorique composé de logique, qui ne laisse pas indifférent le lecteur, l'émotion jaillit en nous et montre quel est le caractère de Grandgousier (ethos). En plus de ce côté pacifique, Grandgousier va se montrer très généreux avec Toucquedillon soi-disant prisonnier, mais comme ce n'est pas une guerre selon Grandgousier, il ne peut pas être prisonnier. [...]
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