Si Rabelais traite le thème de l'éducation de Gargantua sur pas moins de 4 chapitres, ce n'est pas un hasard ; ce choix est à l'image de l'importance qu'accordaient les humanistes de l'époque de l'époque à l'apprentissage. L'une des directives fondamentales de ce courant de pensée était l'acquisition et la compréhension des connaissances, l'ouverture de l'homme à tous les savoirs. Pour mettre en valeur cet idéal, Rabelais fait ici la comparaison de deux éducations : la première, donnée par le précepteur Thubal, qui abrutit complètement Gargantua en l'espace de quelques années ; et une seconde éducation, humaniste cette fois bien sûr, qui saura faire du jeune prince un homme érudit et responsable. (...)
[...] Cette éducation doit faire de Gargantua un prince capable de remplir son devoir et d'être à la hauteur de son rang. De la même façon, l'enfant pratique les distractions de la noblesse de son temps, comme la chasse qui est à la fois un véritable exercice physique et un élément culturel typique du Moyen Age. On notera encore une fois que les capacités de Gargantua sont accentuées, accumulées, en rapport avec sa taille gigantesque. Il fait tout ce qu'il lui est possible de faire, apprend tout ce qu'il lui est possible de connaître. [...]
[...] De même, Gargantua a un accès libre aux textes originaux. C'est une dernière provocation de Rabelais à l'encontre de la Faculté Théologique de Paris, qui avait exigé, peu de temps avant la rédaction de Gargantua, la confiscation de toutes les traductions des textes sacrés à travers le pays Par une simple comparaison de deux éducations, l'une inefficace et régressive, l'autre ouverte et enrichissante, Rabelais cherche à vanter les mérites de l'éducation humaniste. Pas un moment n'y est oublié ou gaspillé ; tout est harmonie et vise à l'épanouissement de l'être. [...]
[...] Gargantua change ensuite de chemise, et va enfin déjeuner. On note qu'il n'y a pas un domaine qui échappe à cette éducation ; les disciplines sont nombreuses et variées. De même, toute occasion est prétexte à étudier. Par ailleurs, on n'oublie jamais la culture de l'Antiquité ; ils examinaient les arbres et les plantes et en dissertaient en se référant aux livres des Anciens qui ont traité ce sujet, comme Théophraste, Dioscoride, Marinus, Pline, Nicandre, Macer et Galien. Les humanistes pensaient en effet que les savants de l'Antiquité traduisaient une excellence de la pensée. [...]
[...] A partir de cette lecture, Gargantua se met à avoir une attitude religieuse spontanée et naturelle. Ce début de journée est très marqué par la religion, comme c'était le cas des Rois de France à cette époque qui étaient toujours montrés comme étant guidés et aidés par Dieu (on rappelle que Gargantua est voué, lui aussi, à devenir roi). Cette journée se poursuit par l'observation de phénomènes, qui peut mener à un intérêt pour l'astrologie par exemple. C'est donc une étude basée sur les livres et sur l'expérience. [...]
[...] Gargantua se dédouane sans hésitation aucune de son comportement. L'auteur consacre également une certaine part de l'éducation de Gargantua à la religion, car il ne faut pas oublier que l'enfant vit alors dans la chrétienté, comme c'était le cas au Moyen Age. Après avoir déjeuné bien comme il faut, il allait à l'église et on lui apportait dans un grand panier un gros bréviaire emmitouflé, pesant tant en graisse qu'en fermoirs et parchemins, onze quintaux six livres, à peu de chose près. [...]
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