Commentaire composé niveau première sur un extrait de "Gargantua" de François Rabelais (Chapitre XXV de "Ecoutez, vous autres, Messires" à "c'était le plus horrible spectacle qu'on ait jamais vu") entièrement rédigé sur 3 pages. L'extrait en question traite de l'attaque de l'abbaye de Seuillé par les soldats de Picrochole.
[...] Ainsi, les soldats de Picrochole “sans ordre . (l.15) se cachent dans les ceps (l.32), tentent de sauver en fuyant” (l.35) ou encore grimpent dans les arbres (l.37), au cours d'une débâcle sans précédent. Par ailleurs, même Frère Jean est contraint de frapper tort et à travers” (l.23) sur des ennemis dont le comportement ressemble à celui des animaux. Cette impression de chaos est renforcée par la syntaxe éclatée, notamment dans le quatrième paragraphe (l.25 > l.31), composé d'une seule et unique phrase pour le moins disloquée : ainsi, le rythme balançant exprimé par le parallélisme entre autres” et d'autres” connote un combat urbi et orbi. [...]
[...] Ainsi, l'ardeur de Frère Jean apparaît dans le début du troisième paragraphe, notamment dans la répétition de la conjonction (l.13 et qui connote un effet de mouvement empressé. L'écriture de Rabelais permet une véritable mise en scène du personnage de Frère Jean. L'enchaînement des phrases exprime l'impétuosité, la fureur l'emportement mais aussi la résolution du moine, qui ainsi, aussitôt après son discours - ces paroles” (l.9) - s'apprête au combat. C'est peut-être dans sa détermination que Frère Jean puise sa force et son courage qui l'amèneront à écraser ses ennemis. [...]
[...] Commentaire Composé : GARGANTUA, François RABELAIS Chapitre XXV > p. 231) : “Écoutez, vous autres, Messires” > “c'était le plus horrible spectacle qu'on ait jamais François Rabelais, érudit humaniste de la Renaissance, est un écrivain au parcours pour le moins atypique : après vingt ans de vie monastique, il entreprend, à partir de 1527, des études de médecine. Gargantua, publié en 1535, retrace les péripéties extraordinaires d'un géant, selon le modèle du roman de chevalerie. C'est à la suite d'une bagarre à propos de “fouaces” que le roi Picrochole déclenche une guerre sanglante à son voisin Grandgousier, père de Gargantua. [...]
[...] Le style de Rabelais se veut insistant, amphigourique et redondant quand il décrit pour la énième fois la mort d'un soldat de Picrochole. Cette logomachie fait ressortir, de façon indéniable, un sentiment d'absurdité et de saturation devant un conflit grotesque. Par ailleurs, l'emploi d'un imparfait itératif traduit le caractère continu et répétitif du combat. Ainsi, dans le quatrième paragraphe, la juxtaposition de plusieurs subordonnées indépendantes donne un effet presque monotone à des faits hautement tragiques. Rabelais fait de la guerre un thème banal pour mieux en démontrer l'absurdité. [...]
[...] De plus, l'énonciation permet d'opposer dans le discours un Frère Jean, et autres” les religieux. En faisant référence à “Saint Thomas d'Angleterre” il se considère lui-même comme un (l.8). D'autre part, le combat épique qui l'oppose aux soldats de Picrochole le dresse au rang de véritable héros. Son “bâton de croix [ . ] long comme une lance[ . ] et parsemé de fleurs de (l.11/12/13) s'apparente à un sceptre royal, symbole de pouvoir et de domination. Tout au long de la bataille, Frère Jean apparaît invincible et sans pitié. [...]
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