Il est le confesseur des jeunes gens, est proche de Roméo puis de Juliette (III scène 5), il l'aide lorsqu'elle refuse le mariage avec Pâris, il est un prétexte pour elle.
Il gronde également Roméo lorsqu'il lui dit "un semblant de confession n'obtient qu'un semblant d'absolution", il le gronde pour sa versatilité, c'est presque un père pour lui et ses conseils ont une valeur de vérité générale (...)
[...] Cette analyse –indépendamment des conséquences intéressantes qu'on peut en tirer du côté psychologique- a le mérite de montrer la solidarité de la parole et du silence, du bruit et du silence. Elle rend compte également de la relativité du silence en faisant comprendre comment ce qui était fond peut devenir forme et inversement. Mais surtout elle permet d'approfondir notre savoir du silence : car le silence n'est pas véritablement absence de dire, car cette absence de dire est encore un dire. Le silence ne dit pas rien : il dit que rien ne se passe. [...]
[...] Après la représentation, la salle de spectacle retombe dans le silence. L'être pris de trac, le boudeur sont la proie du silence, en sont les prisonniers. Il peut arriver que l'on se taise délibérément ; mais alors on se retient de parler, on serre les lèvres pour ne pas parler. Mais l'expérience du silence la plus décisive, c'est celle ou l'on cherche au contraire à desserrer les lèvres, en vain. Distinguons aussi le mutisme sous la menace (Taisez vous du mutisme sous l'emprise du silence comme dans la peur, ou on n'a peur que d'une chose : briser, rompre le silence. [...]
[...] Bref el paysage que je découvre qui ne m'est pas familier, ne parle comme les lieux connus. Cette analyse permet de rapprocher absence de bruit et absence de parole. Il y a du silence lorsqu'il y a absence de dire de la part d'un être ou d'une chose (car à sa manière la chose qui bruit qui quelque chose). Le silence est non dire. Dans cette perspective, le silence est non- être, absence. Et de néant, peut-on en parler ? Comment ceux qui en parlent, parlent-ils du silence ? Soit par exemple le physicien. [...]
[...] Un autre aspect solidaire de la résistance, c'est l'insistance du silence. On a tort de penser que le candidat malheureux se tait parce qu'il n'a rien à dire. S'il se tait c'est parce qu'il ne sait que répondre. Car ne rien savoir n'est pas une raison suffisante pour ne rien dire. Certains candidats tentent en effet d'apitoyer l'examinateur ; d'autres protestent : la question n'est pas au programme ; d'autres enfin parlent à côté de la question. Mais tous ces gens là parlent enfin. [...]
[...] On voit aisément que la réflexion sur le silence n'est pas dénuée d'intérêt : le silence nous éclaire sur la nature de la parole vraie. Car il faut apprendre à dire. Et apprendre à dire, c'est apprendre comment la parole fait son chemin dans le silence. N'est ce pas ce que PROUST voulait dire : Les livres sont l'œuvre de la solitude et les enfants du silence. ? [...]
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