La valeur argumentative du récit et des écrits théoriques

Résumé du document

Au fil des siècles, les écrivains ont su trouver des genres d'écriture différents, cherchant le plus adapté au message qu'ils souhaitaient faire passer. Nous nous intéresserons à deux grandes familles d'?uvres littéraires présentant une argumentation totalement opposée : le récit, où l'argumentation est indirecte, abritée derrière une histoire et des personnages, et l'écrit théorique, privilégiant une argumentation directe, afin de clairement montrer l'opinion de l'écrivain. Quelles sont les particularités de chaque type d'?uvre ? Quel lectorat touche-t-il ? Notre étude s'organisera en deux parties : tout d'abord nous analyserons la valeur argumentative du récit, au moyen d'exemples tirés d'ouvrages représentatifs, puis dans un deuxième temps nous examinerons la valeur argumentative des écrits théoriques, toujours à l'aide d'exemples extrait d'?uvres connues, dans le but de savoir quel type d'écrit possède la plus grande valeur argumentative ...

Extraits

[...] L'argumentation du récit, inscrite dans l'Histoire, est alors renforcée. Le récit présente une argumentation indirecte, comme on le voit avec La Peste, de Camus, où l'auteur nous fait découvrir une ville banale, Oran, où, "en 194.", une épidémie de peste touche progressivement la population. Camus utilise la peste car d'entre toutes les maladies c'est elle qui possède la charge symbolique la plus grande. Elle représente le mythe du mal et, à travers ce fléau, on peut reconnaître notamment la montée du nazisme. [...]

[...] Notre étude s'organisera en deux parties : tout d'abord nous analyserons la valeur argumentative du récit, au moyen d'exemples tirés d'ouvrages représentatifs, puis dans un deuxième temps nous examinerons la valeur argumentative des écrits théoriques, toujours à l'aide d'exemples extrait d'œuvres connues, dans le but de savoir quel type d'écrit possède la plus grande valeur argumentative. Tout d'abord, quelle est la valeur argumentative du récit ? Pour ce faire, nous verrons dans un premier temps les genres du récit argumentatif, puis, dans un deuxième temps, les particularités, avantages et inconvénients de l'argumentation sous forme de récit. Enfin dans un troisième temps le lectorat de ces œuvres sera considéré. [...]

[...] Montaigne, dans "De l'institution des enfants", extrait des Essais, utilise une phrase de Cicéron ("L'autorité de ceux qui enseignent nuit souvent à ceux qui veulent apprendre") afin d'étayer ses critiques sur l'éducation. De même, Pascal fait reposer son argumentation sur des exemples. Dans les Pensées, il compare l'homme à un roseau pour montrer sa faiblesse, et dit qu' "une goutte d'eau suffit pour le tuer". Il poursuit par de nombreux exemples ("Qui se trouve malheureux de n'avoir qu'une bouche et qui ne se trouverait malheureux de n'avoir qu'un œil Ces images permettent au lecteur de mieux comprendre la pensée de Pascal. [...]

[...] Par ailleurs, le lectorat, certes restreint, sera capable de comprendre, à la différence de celui plus large du récit, qui ne saisira pas nécessairement tout le sens de l'œuvre. A travers nos exemples, nous pouvons en conclure que le récit a une visée argumentative, c'est-à-dire qu'il montre plutôt qu'il ne démontre. L'intention d'argumenter est dominante, mais pas suffisante. Cependant il s'ouvre à un public très large, il est accessible à tous, même si chacun en comprendra un sens particulier, du fait de l'argumentation indirecte, fine et subtile. L'écrit théorique diffère par bien des aspects. Il démontre réellement ce que l'écrivain avance, ne s'embarrassant pas de personnages. [...]

[...] Ainsi Rousseau, dans l'émile ou De l'éducation, dit " me répondrez-vous" et s'adresse au lecteur tout au long du texte. Par l'expression "Hommes, soyez humains", il cherche à entraîner l'adhésion de son lectorat. Même s'ils demeurent moins attrayants que les récits, les écrits théoriques sont ainsi plus complets pour le lecteur. Enfin, le style joue un rôle prépondérant pour cette forme l'argumentation. Le raisonnement est renforcé par l'ordre et la place des mots et la liaison des propositions, judicieusement juxtaposées ou logiquement subordonnées. [...]