Commentaire composé du texte de Bernard de Fontenelle Histoire des oracles, Chapitre IV (ou La dent d'or).
[...] - Enfin la leçon dispensée dans les 1er et dernier paragraphes de cette page est rendue à la fois claire et à même de retenir l'intérêt du lecteur par les procédés suivants : pour inviter à adopter une attitude scientifique fondée sur l'observation des faits, il commence par énoncer l.1, dans un rythme binaire qui fait ressortir les deux mots clefs - fait et cause un principe universel - emploi de nous et de l'impératif - qui rend fondamentale la vérification et donc l'ordre des étapes. Il feint de recourir à une restriction dans la deuxième phrase, mais c'est pour mieux mettre en valeur, par l'opposition entre lente et courent la métaphore satirique - qui courent naturellement à la cause, et passent par-dessus la vérité du fait - ; il feint de confondre la plupart des gens et nous mais la position défendue dès ce empêche le lecteur de commettre cet amalgame. Le mot ridicule ne peut qu'inciter à une lecture de l'anecdote. [...]
[...] Fontenelle est un incroyant dont les objectifs sont de détruire les religions. Il prend les Hommes de l'Antiquité et examine les présages et les oracles, pour finalement montrer l'absurdité de ces mises en rapport. Il s'arrête là, mais pourquoi ces principes de critique ne seraient-ils pas appliqués aux religions éclairées ? Attaquer indirectement le christianisme en feignant de s'en prendre au seul paganisme, ce sera la tactique des philosophes - Lecture analytique : La composition de la page : Ce passage se présente comme un apologue qui articule récit et leçon : * I à 4 : introduction ironique, qui énonce un principe (première phrase) et annonce les mésaventures ridicules qu'entraîne le manquement à ce principe. [...]
[...] * I à 20 : anecdote plaisante que constitue un exemple probant illustrant ces mésaventures et justifiant ce principe ; inspirée du récit de Van Dale, elle a été resserrée par Fontenelle pour accentuer le ridicule des savants, et réduite à une épure significative. * I à 25 : réflexion morale et jugement sur la faiblesse intellectuelle de l'homme formulée de manière spirituelle. L'ensemble du passage est ainsi placé sous le double signe de l'esprit et de la réflexion. Un art du récit au service d'une part de la défense des principes scientifiques et d'autre part de la critique des défauts de méthode : - l'art du récit suscite l'intérêt du lecteur en annonçant une anecdote plaisante - tournure consécutive si plaisamment . [...]
[...] - Eclairages préalables : Bernard de Fontenelle (1657-1757), neveu des frères Corneille, après avoir abandonné sa charge d'avocat, s'est consacre aux lettres et à la philosophie. Il a défendu la cosmologie copernicienne, fondée sur la théorie du double mouvement des planètes, sur elles-mêmes et autour du Soleil, -Entretiens sur la pluralité des mondes - ; il a attribué à l'ignorance des premiers hommes la croyance au surnaturel qui leur permettait d'expliquer des phénomènes naturels, - L'origine des fables (1684) - ; il a pris part à la querelle des Anciens et des Modernes, se rangeant dans le camp des Modernes - Digression sur les Anciens et les Modernes Il fut aussi membre de nombreuses académies scientifiques et littéraires (Académie française, Académie des Sciences, dont il est devenu le Secrétaire perpétuel . [...]
[...] Etude de La dent d'or extrait de l'Histoire des Oracles de Fontenelle Assurons-nous bien du fait, avant que de nous inquiéter de la cause. Il est vrai que cette méthode est bien lente pour la plupart des gens qui courent naturellement à la cause, et passent par-dessus la vérité du fait ; mais enfin nous éviterons le ridicule d'avoir trouvé la cause de ce qui n'est point Ce malheur arriva si plaisamment sur la fin du siècle passé à quelques savants d'Allemagne, que je ne puis m'empêcher d'en parler ici. [...]
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