Ce texte figure dans l'Histoire des oracles datée de 1687-1686. Dans l'Histoire des oracles, Fontenelle dénonce les pratiques irrationnelles fondées sur les croyances, les préjugés, les a priori. Fontenelle est un savant, un scientifique qui oppose les découvertes scientifiques récentes aux préjugés traditionalistes. Le cartésianisme a permis une avancée du rationalisme abstrait qui se transforme peu à peu en rationalisme historique et expérimental.
[...] Fontenelle, Histoire des Oracles, Première Dissertation, Chapitre IV. Texte à commenter. Assurons-nous bien du fait, avant que de nous inquiéter de la cause. Il est vrai que cette méthode est bien lente pour la plupart des gens, qui courent naturellement à la cause, et passent par-dessus la vérité du fait, mais enfin nous éviterons le ridicule d'avoir trouvé la cause de ce qui n'est point. Ce malheur arriva si plaisamment sur la fin du siècle passé à quelques savants d'Allemagne, que je ne puis m'empêcher d'en parler ici. [...]
[...] Fontenelle souligne la pseudoscience des savants et leur obstination à découvrir les causes d'un phénomène. Ce récit a la valeur d'un récit oral par l'utilisation des guillemets ; l'oralité est renforcée par l'emploi du verbe parler La suite du texte élargit le comportement erroné à des domaines de la pensée, donne une définition de l'ignorance et tire une conclusion assez pessimiste sur la relation qui existe entre l'homme et l'erreur. La satire mordante des travers intellectuels. La précision du récit. [...]
[...] Fontenelle met en garde contre deux formes de crédulité : d'abord, le probabilisme, la vox populi, le consensus du plus grand nombre et ensuite le recours trop facile à une intervention surnaturelle marquée par l'adage vox populi vox Dei ; ce qui permet de tout expliquer sans vérifier les faits ni établir de lois. Une plaisante anecdote. Cette anecdote sert d'illustration de la thèse. Fontenelle présente l'événement comme réel. Il est situé dans l'espace et dans le temps Allemagne fin du siècle La narration est effectuée sur un ton ironique comme le souligne l'adverbe plaisamment entretenu par des clins d'œil amusés et complices au lecteur. Au lieu d'un exposé austère à la manière de Van Dale, Fontenelle utilise le divertissement du conte. [...]
[...] Des explications pseudo-scientifiques. Entre les faits et leur interprétation, il n'y a aucune étape intermédiaire. Les savants recueillent le fait brut, sans observation initiale. Le déploiement d'activité scientifique est mis en relief avec une évidente ironie. Y participent les noms latins des savants : Horstius Rullandus Ingolsteterus Libavius leurs titres impressionnants professeur en médecine à l'université de Helmstad ; autre savant un grand homme et leurs démarches intellectuelles. La logomachie des savants. Le comique tient à l'usage du nom latinisé. [...]
[...] Fontenelle donne ici de la nature humaine une image assez pessimiste, qui est celle de sa faiblesse intellectuelle. L'utilisation du nous l'inclut dans les victimes possibles de cette situation à cela près que lui en a conscience, ce qui lui permet d'analyser le phénomène, de le faire connaître et de donner quelques conseils. Faire part de ses analyses et aider les autres à mieux raisonner fait partie de la tâche que se donne le philosophe. Conclusion. Par le biais d'une anecdote plaisante, Fontenelle fonde dans cet extrait la méthode critique. [...]
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