Les fables sont des apologues c'est-à-dire des récits courts, divertissants, qui se concluent par une morale générale qu'ils illustrent. Jean de La Fontaine est le fabuliste le plus connu en France.
Dans la seconde moitié du XVII siècle, il publie plusieurs recueils de fables qui connaîtront un vif succès. Il y fait une critique sociale et universelle de l'homme à travers les animaux ; ce qui lui permet d'éviter la censure.
D'après lui, la fable est un moyen d'instruire tout en plaisant, ce qui en fait une oeuvre fidèle à l'idéal classique (...)
[...] un propriétaire cupide qui croit que dans son corps elle avait un trésor (ligne 5). Le verbe croire (vers scelle le sort de l'animal. Dans cette présentation, tout est logique et le trésor (vers fait écho au crut du début du même vers, laissant pressentir la cupidité de l'homme. La mise en scène est colorée, annonçant une comédie fantaisiste. L'or renvoie à l'œuf qui dépasse l'objet, car il symbolise la richesse, l'avarice. - Le récit : l'action principale, les péripéties et le dénouement (vers 6 à Le récit est très bref, composé d'une seule phrase, simple et bien structurée, qui permet de dire beaucoup de choses en peu de mots. [...]
[...] La Fontaine reprend les récits du fabuliste grec et le rend plus vivant et plus équivoque. Par un texte à la fois concis et dense, très dynamique, La Fontaine développe une morale qui prend plus de place que l'histoire elle-même. L'attaque est très nette et vise les faiblesses humaines, remettant en cause la démesure, l'impatience et la cupidité. La structure de la fable La Fontaine emprunte un certain nombre d'éléments à Ésope qui est sa source d'inspiration essentielle. Cependant on retrouve chez l'auteur la théorie de l'initiation chère à la doctrine classique et il se débarrasse de toutes les connotations religieuses présentes chez le fabuliste grec. [...]
[...] Cette dernière indique clairement qu'il va falloir approfondir son sens au regard de la fable qui délivre ainsi une morale universelle, bien plus profonde que ce que le sujet pourrait laisser penser. L'avarice certes y est dénoncée, mais implicitement elle suggère la modération, valeur du classicisme : l'art de la mesure est un idéal humain. Si un des points de vue qu'elle défend est implicite, elle illustre cependant l'efficacité de l'apologue : sa brièveté, un récit divertissant et un intérêt didactique certain. [...]
[...] Sans la fiction du récit, la dénonciation serait ennuyeuse si elle n'était divertissante. Alors, La Fontaine ridiculise les hommes en les montrant détruits par la convoitise, leur plus grand défaut. La cupidité les empêche de refreiner leurs instincts, de les maîtriser, eux que jamais leur condition ne contente. Ceux-ci apparaissent dupés par le désir trop violent de toujours vouloir posséder plus. La dénonciation elle-même se met au service d'un conseil implicite : celui de la modération. L'homme doit trouver la juste mesure entre le trop et le trop peu, éviter le péché qui ne manque jamais d'être puni. [...]
[...] La Poule aux œufs d'or Recueil : parution en 1668. Livre : V. Fable : 13, composée de 12 vers. L'avarice perd tout en voulant tout gagner. Je ne veux, pour le témoigner, Que celui dont la poule, à ce que dit la fable Pondait tous les jours un œuf d'or Il crut que dans son corps elle avait un trésor : Il la tua, l'ouvrit, et la trouva semblable À celles dont les œufs ne lui rapportaient rien, S'étant lui-même ôté le plus beau de son bien. [...]
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