La Fontaine est un maître fabuliste qui a vécu entre 1621 et 1695, les fables écrites par ce dernier ont porté l'art de la fable à son apogée et il est le seul à avoir survécu en tant que souverain de ce genre, ce qu‘on peut aisément comprendre de part la maîtrise de la dialectique dont il fait preuve lors de ses fables.
Nous étudierons ici une fable de La Fontaine qui s'intitule: « La mort et le Bûcheron », cette fable est la sixième du livre I, contenu dans un recueil de fable qui était adressé au Dauphin.
Cet apologue nous raconte les malheurs d'un bûcheron, attributif de la persécution subie par le Tiers-état de la part de la noblesse.
[...] An vu de ces différents faits, on peut dire que cette Fable de La Fontaine illustre à perfection la maîtrise qu'il possédait sur son art: les malheurs du bûcheron sont décrit discrètement à chaque vers, ce qui ne les empêche pas de pénétrer notre esprit insidieusement et de nous faire pleinement compatir aux malheurs de ce pauvre bûcheron. Le rapport avec le réel est ensuite établi en deux vers qui introduisent la réalité, alors subie par les paysans. Puis intervient la conclusion de ces malheurs tirés de faits réel: Le paysan appelle la mort et tente ensuite de la retarder. [...]
[...] De quelle manière La Fontaine met-il en avant la détresse du bûcheron et comment mène t-il à bien son récit? Telles seront les questions auxquelles nous tâcherons de répondre dans ce commentaire. Tout au long de cette fable, La Fontaine qui délaisse le temps d'une fable les animaux anthropomorphes nous dresse le tableau d'un protagoniste représentatif des paysans du 17ème siècle: Pauvre et accablé par le travail, ce personnage est un bûcheron dont l'allure nous est donné à l'introduction du récit, ce dernier est caractérisé par l'adjectif pauvre gémissant et courbé et tentant péniblement de regagner sa chaumière, impression renforcée par la forme marchait à pas pesant autrement dit avec difficulté. [...]
[...] Point de pain quelquefois, et jamais de repos. Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts, Le créancier, et la corvée Lui font d'un malheureux la peinture achevée. Il appelle la mort, elle vient sans tarder, Lui demande ce qu'il faut faire C'est, dit-il, afin de m'aider A recharger ce bois ; tu ne tarderas guère. Le trépas vient tout guérir ; Mais ne bougeons d'où nous sommes. Plutôt souffrir que mourir, C'est la devise des hommes. [...]
[...] Avec de nombreux vers illustrés par un champ lexical sur la pauvreté et la pénibilité, La Fontaine nous a jusqu'ici dressé le tableau misérable du bûcheron. (Il le qualifie métaphoriquement de peinture achevée L'auteur explique, après ce bilan, d'où proviennent les malheurs de ce bûcheron: La Fontaine cite en premier la famille du bûcheron Sa femme, ses enfants qu'on devine honteux de ne pouvoir satisfaire leur besoin et les rendre ainsi heureux. Viennent ensuite quelques exemples des malheurs du bûcheron: Les soldats, qui au 17ème siècle étaient en droit de loger chez les paysans quand ils ne payaient (Comprenons pouvaient payer») leurs impôts. [...]
[...] Après la conclusion de bilan, apparaissent maintenant les Conséquences: Le bûcheron appelle la mort qui arrive très rapidement. (Comme si, la mort était un aboutissement logique des calamités traversées par le bûcheron) Elle lui répond en lui demandant ce qu'elle doit faire, et le bûcheron lui intime alors, de manière nonchalante (Cela prend deux vers) de l'aider à charger son bois. La lenteur et la demande de ce dialogue ne doivent rien au hasard, via la longueur de ces vers et la demande que le bûcheron formule, La Fontaine veut nous montrer que la mort devrait être un aboutissement logique face à une telle somme de malheur et qu'il n'en est rien: Le bûcheron souhaite retarder l'inéluctable. [...]
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