Fiche de lecture succincte de l'ouvrage Le fondement de la morale de Schopenhauer. 1 page
Arthur Schopenhauer (1788-1866) est l'homme d'une seule ?uvre: Le Monde comme volonté et comme représentation. Il est aussi l'homme d'une seule idée : le monde tel qu'on se le représente dissimule une réalité plus profonde, une force impersonnelle qu'on peut appeler volonté et qui pousse sans raison tous les êtres à vivre. Le dernier chapitre du Fondement de la morale contient en résumé l'essentiel de sa pensée.
[...] Pourtant ces phénomènes de compassion sont bien connus de tout le monde. Ils nous entraînent même à compatir à la souffrance des animaux, à être sensibles à tout ce qui vit. Ne peut-on donc pas voir dans cette capacité d'identification, derrière les distinctions apparentes, le signe d'une appartenance commune à une même réalité ? Tel est bien l'enseignement du bouddhisme, que Schopenhauer avait découvert avec passion dans sa jeunesse. Et nous reconnaissons là cette fameuse unique pensée qui fait le fond de sa métaphysique. [...]
[...] Qu'est-ce que fonder la morale ? Il ne s'agit pas, dit Schopenhauer, de se demander ce que la morale doit enseigner. L'accord est à peu près général sur le contenu des préceptes moraux : ne nuire à personne, venir en aide aux autres. Ce qui fait problème c'est d'où ces préceptes tirent leur autorité. La réponse la plus accessible aux esprits simples est : les règles morales sont des commandements de Dieu. Soit, mais qu'est-ce qui nous garantit que leur origine est vraiment divine ? [...]
[...] Mais Schopenhauer lui reproche de s'être arrêté en chemin et même d'avoir fait demi-tour en tirant de la morale des raisons de croire aux châtiments et aux récompenses dans l'au-delà. Ce qui revient à réintroduire la théologie, si ce n'est comme fondement de la morale, du moins comme son prolongement. En outre, si en obéissant à la loi morale, j'ai la perspective d'une vie future, mes motivations ne sont pas totalement désintéressées. Or, le propre d'une action, c'est de surmonter l'égoïsme. Mais si je peux vouloir le bien de l'autre comme si c'était le mien, c'est que je suis capable d'effacer la distance qui me sépare de lui. [...]
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