Ce document offre une présentation synthétique des différentes fonctions de la littérature, en résumant les arguments et positions des auteurs les plus importants qui s'en sont fait les porte-paroles. La littérature a régulièrement besoin de défenseurs qui ont à cœur de montrer qu'elle est autre chose que « l'occupation des oisifs ». Mise en demeure de se justifier et de se distinguer de l'industrie des loisirs -quand elle n'est pas accusée d'exercer une influence néfaste-, la littérature se cherche une légitimité en affirmant sa fonction morale, politique ou culturelle.
Extraits du document : "La description a longtemps été considérée comme un moyen de l'amplification, qui recouvre tous les moyens de « gagner du texte », de « faire du texte » (Ph. Hamon). Certains théoriciens l'ont perçue comme un simple ornement du discours, voire un élément monotone et suspect qui menace l'unité harmonieuse de l'œuvre. Pour les réalistes, il ne faut pas décrire pour décrire, mais concevoir la description comme le lieu où se noue un sens. Les analyses sémiotiques la définissent comme « un jeu d'équivalences hiérarchisées »."
"Selon Proust : la véritable littérature est celle qui permet au lecteur de « retrouver, de ressaisir, de (…) connaître cette réalité loin de laquelle nous vivons » parce nous n'en avons qu'une approche incomplète, gênée par « la connaissance conventionnelle que nous lui substituons ». La littérature est pour le lecteur le seul moyen de se connaître et de connaître le réel. La vision de l'écrivain, incarnée dans son style, permet l'expérience de l'altérité, la compréhension de la subjectivité d'autrui. « La seule vie (…) réellement vécue, c'est la littérature »."
[...] Hamon Un système descriptif est la mise en équivalence d'un pantonyme et d'une expansion constituée d'une liste et d'un certain nombre de prédicats. La description établit une série de relations qui permettent la circulation de l'infirmation nécessaire à la constitution du sens par le lecteur. Le texte descriptif est riche en figures de rhétorique. [...]
[...] Seuls l'art et la littérature lui permettent de connaître la diversité des expériences humaines. Littérature et politique : la question de l'engagement - La littérature, entreprise didactique visant à réformer la nature humaine, est aussi confrontée aux problèmes du temps, de la société et de l'Histoire. Hugo Postulat selon lequel toute œuvre est une action Nécessité pour le dramaturge de s'inscrire dans les luttes de son temps (politiques, scientifiques, intellectuelles). L'œuvre d'art doit concilier le Beau et l'utile : il s'agit d'être efficaces et bons la littérature n'est pas destinée à vivre pour sa beauté propre, mais pour servir le progrès, la science et la société. [...]
[...] Robbe-Grillet La description propre au Nouveau Roman refuse toute fonction didactique. Elle ne se conçoit plus comme un moyen de reproduire, copier, transmettre un monde dont elle affirmerait l'existence et le sens ; au contraire, on valorise sa fonction créatrice Elle ne cherche plus à construire un ordre stable mais brouille volontairement l'image qu'elle produit. Elle semble maintenant détruire les choses au lieu de les montrer. Elle apparaît, de ce fait, déceptive aux yeux du lecteur qui n'y retrouve plus les normes traditionnelles. [...]
[...] - La temporalité du roman traditionnel donnait aux aventures du personnage la forme d'un destin. (elle est déconstruite dans le Nouveau Roman. - Outre sa fonction mimétique, la topographie romanesque est liée au système des personnages auxquels elle fournit un espace de jeu Robbe-Grillet La temporalité est l'armature même du roman traditionnel qui prétend reproduire le déroulement naturel du temps. Cette temporalité n'existe plus dans le nouveau roman. Le lecteur, contraint de remettre en cause ses habitudes de lecture, doit participer à la création du récit. [...]
[...] L'artiste est au service de la vérité et de la liberté. Calvino Les rapports entre écriture et politique ne peuvent plus se poser dans les mêmes termes qu'avant les années 1950 : l'idée de l'homme comme sujet de l'histoire a vécu et tous les paramètres, toutes les catégories, les antithèses (utilisées) pour définir, classer, projeter le monde sont remis en question Calvino signale un paradoxe dans ce que l'on appelle le pouvoir de la littérature : il semble en effet que ce soit là où elle est persécutée que la littérature montre ses vrais pouvoirs, en défiant l'autorité, tandis que dans notre société permissive, elle a conscience de n'être utilisée que pour créer un contraste agréable au sein de l'inflation verbale La littérature, envisagée dans ses rapports à la politique, n'est ni ornementale ni superflue, elle n'est pas non plus un modèle de valeurs transcendantes et intemporelles. [...]
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