Un futur où nul n'a le droit d'avoir de livres, sous peine de voir sa maison réduite en cendres par des « pompiers », chargés de brûler toutes les oeuvres écrites, telle est la situation décrite dans Farenheit 451 de Ray Bradbury. Cet ouvrage, bien que de science-fiction, témoigne d'une vérité historique, à savoir les autodafés organisés à maintes reprises par des régimes totalitaires. Tout régime cherchant à embrigader la population a compris que les oeuvres littéraires constituaient un danger, un obstacle à l'entreprise d'embrigadement. En effet, l'oeuvre littéraire, même lorsqu'elle proclame n'être que fiction, représente une menace parce qu'elle a le pouvoir d'atteindre les consciences, parce qu'elle dénonce par de multiples moyens l'atteinte aux libertés, à la dignité.
[...] Il a ainsi trouvé un moyen de la critiquer, tout en échappant à la censure. Enfin, un ou plusieurs personnages peuvent représenter l'auteur à travers l'ensemble du récit, et illustrer ses idées. Les personnages peuvent jouer le rôle de porte-paroles de l'auteur, par leurs discours, leurs actes, leur histoire Dans La Peste, le héros Bernard Rieux expose ses idées (c'est-à-dire celles de Camus) sur la nécessité de la lutte lors de son dialogue avec Tarrou. Autre exemple plus précis, celui du Supplément au voyage de Bougainville de Diderot, où ce dernier met en scène un vieillard tahitien qui apostrophe le navigateur Bougainville, venu occuper l'île. [...]
[...] Dans une dernière partie nous verrons que le roman et la nouvelle sont particulièrement efficaces pour faire réagir le lecteur, pour éveiller ses sentiments. Tout d'abord, lorsque l'auteur crée un personnage, le lecteur peut s'y attacher, être touché par ses misères. Qui a pu rester de marbre devant la pauvre Fantine, réduite à se faire couper les cheveux puis s'arracher les dents et se prostituer pour aider sa fille Cosette (alors que les Thénardier sont des escrocs, ce qui rend la situation encore plus révoltante) ? [...]
[...] Ensuite on note que le choix du point de vue n'est pas anodin : un point de vue omniscient permet de constater l'injustice, tel un Etre supérieur sachant tout sur tout. Ce point de vue nous donne l'impression et les moyens d'être en position de juger. Un point de vue externe propose une simple observation de l'injustice, mais n'empêche en aucun cas le lecteur de se révolter contre celle-ci Enfin, un point de vue interne décrit l'injustice subie par le narrateur et peut entraîner une identification parfois involontaire au personnage. [...]
[...] C'est une démarche de l'esprit qui consiste à se feindre étranger à la société où l'on vit, à la regarder du dehors comme si on la voyait pour la première fois (Roger Caillois). Ce regard faussement naïf permet de cerner d'un trait appuyé des abus, des préjugés, etc que l'habitude amène à accepter. Il oblige à porter un regard plus critique sur des réalités choquantes, injustes, qui heurtent la cœur et/ou la raison. Les étranges pouvoirs du roi de France ou ceux du Pape ne laissent pas de surprendre l'épistolier de passage. [...]
[...] En quoi le roman et la nouvelle sont ils particulièrement efficaces pour dénoncer les injustices ? Un futur où nul n'a le droit d'avoir de livres, sous peine de voir sa maison réduite en cendres par des pompiers chargés de brûler toutes les œuvres écrites, telle est la situation décrite dans Farenheit 451 de Ray Bradbury. Cet ouvrage, bien que de science-fiction, témoigne d'une vérité historique, à savoir les autodafés organisés à maintes reprises par des régimes totalitaires. Tout régime cherchant à embrigader la population a compris que les œuvres littéraires constituaient un danger, un obstacle à l'entreprise d'embrigadement. [...]
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