Sujet de la dissertation : Gustave Flaubert a intitulé son recueil de nouvelles : "Trois contes". Vous discuterez et analyserez ce choix en vous appuyant sur les textes, ainsi que sur vos connaissances. Cette dissertation de 6 pages est complètement rédigée et est bien détaillée. Document de 3421 mots.
[...] Nous avons pourtant vu qu'avec le conte, le lecteur sait que l'histoire qui lui est contée est fausse, que les personnages sortent de l'imaginaire de l'auteur et que les événements décrits n'ont jamais existés. Ici pourtant, Flaubert utilise une histoire connue ou sensé être connue par le lecteur. Ce récit ne serait donc pas un conte mais une simple réécriture du texte biblique que l'auteur embellit et transforme en récit littéraire en l'illustrant par des décors et des costumes. Peut-on alors vraiment parler de cette nouvelle comme un conte alors qu'il se réfère à un texte et à une histoire déjà connue? D'où vient alors l'originalité de ce conte ? [...]
[...] Le conte est en quelque sorte un "mensonge autorisé". Au contraire, le roman cherche, lui, à s'inscrire dans le monde réel en y situant l'histoire racontée, et la nouvelle est encore plus ancrée dans le présent des interlocuteurs. Parmi les autres caractéristiques par lesquelles le conte s'affirme comme fiction, il y a les invraisemblances de toutes sortes. Dans le conte, tout est possible et ce sont des faits imaginaires qui sont relatés : un personnage peut dormir cent ans, les objets peuvent être doués de pouvoirs, les êtres faibles peuvent triompher du Mal, etc. [...]
[...] Tous les trois sont des personnages enfermés sur eux- mêmes. Ainsi, Félicité est "une femme de bois" ; Julien, dès le début de l'histoire, montre des signes de son envie de vivre solitairement, il est toujours seul dans son goût du meurtre et de la chasse puis dans son repentir ; Iaokanaan est présenté comme une bête furieuse. Les trois ont donc chacun une certaine bestialité, mais tous les trois sont habités par la religion (dans la vie quotidienne, dans la légende des saints, dans la Bible) qui les sauve. [...]
[...] Rappelons qu'au XVIIIème siècle, le conte devient une arme de contestation pour les philosophes. Le conte apparaît alors comme le miroir de l'homme ; il dévoile ses défauts et ses haines mais il dit également la force de ses idéaux. Le conte sert ainsi de prétexte à l'auteur pour rendre compte de son regard sur les homme, la vie . Flaubert invite de même le lecteur à travers ces contes dans la forme, à prendre conscience de l'imperfection humaine et de l'omniprésence du mal sur la terre. [...]
[...] C'est pourquoi Flaubert s'arrange avec la vérité historique. Par exemple : pour qu'on comprenne le rôle joué par les puissances romaines, l'empereur Vitellius est invité sur les lieux du crime (dont il n'a jamais été témoin) un an plus tôt que prévu, Hérode-Agrippa est emprisonné par Tibère avec sept à huit ans d'avance, de même que Ponce Pilate (dont l'importance est déterminante dans la future histoire chrétienne) tient un rôle qu'il ne devait endosser que sept ans après, etc. On retrouve alors ici des faits chronologiques brouillés. [...]
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