Le pathos : des indices qui, concordants et réitérés, relèvent tous avec insistance de l'infime mais réelle transgression du code de chasteté, d'un érotisme discret fondé sur la non moins discrète suggestion, à proportion de la marge de manoeuvre dont bénéficie une jeune fille bien élevée et qui tient à sa réputation (...)
[...] Raison alléguée : comme la salle était fraîche celle à laquelle Charles/ personnage point de vue adhère sans suspicion aucune. Ne cherche aucune explication au mordillonnement : constate et ne mesure pas son émoi, en homme inexpérimenté, candide et dépourvu d'artifice. Effet produit : attire l'attention sur ses lèvres, partie du corps érotisée s'il en est. que le médecin de campagne remarqua pour la première fois de sa vie. La séduction a opéré : La coiffure ordinaire des femmes de l'époque. Emma est devenue unique pour Charles : Il est amoureux. Ses pommettes étaient roses. [...]
[...] Main pas belle / un peu sèche. (la main potelée des jeunes femmes oisives) Leurs yeux se rencontrèrent : l'hypogramme (la formule culturellement pré-enregistrée dans la mémoire du lecteur et partie de son horizon d'attente) : Spectacle plus qu'échange : impression de couleur bruns/ noirs domine sur message que les yeux adressent hardiesse candide oxymore dont Charles ne perçoit pas l'énigmatique tension contradictoire. L'échange des regards, le traditionnel point culminant de la rencontre sentimentale et qui décide de la destinée du héros n'a ici pas plus d'importance que les autres échanges et ne modifient que très insensiblement le regard de Charles sue l'héroïne : premier témoignage d'admiration mais une admiration contenue et nuancée. [...]
[...] Le point de vue est celui de Charles : focalisation interne même si narration n'est pas prise en charge par Charles. L'héroïne est évoquée en une phrase : Son portrait se justifie très pratiquement par sa présence sur le seuil pour accueillir Charles. L'aspectualisation se réduit à deux caractéristiques élémentaires : sexe + âge : jeune femme + 3 détails vestimentaires : robe (attendu puisque personnage identifié comme féminin) + tissu bon-marché (effet de réel qui permet de la situer dans une échelle sociale) + 3 volants La formulation est dépourvue d'emphase. Pas de coup de foudre. [...]
[...] Bovary = racine bos/ bovis Cherchez l'ingénu : Une stratégie de séduction étudiée ? La focalisation interne dans la mesure où elle repose toute entière sur un observateur aussi lent à s'émouvoir que peu porté à s'interroger, ne permet que de déceler les indices d'une stratégie de séduction échafaudée par l'héroïne : un échange qui relève du traditionnel pathos (agir sur les passions de l'interlocuteur) et ethos ( construire son personnage a. Le pathos : des indices qui, concordants et réitérés, relèvent tous avec insistance de l'infime mais réelle transgression du code de chasteté, d'un érotisme discret fondé sur la non moins discrète suggestion, à proportion de la marge de manœuvre dont bénéficie une jeune fille bien élevée et qui tient à sa réputation. [...]
[...] Le personnage d'Emma gagne en importance : la nature de Charles fait qu'il est lent à se laisser émouvoir et peu sujet à mener plusieurs entreprises à la fois ni se laisser distraire Emma ressurgit dans le texte et donc le champ de perception de Charles quand les soins à donner au malade sont presque terminés. Présence d'Emma au chevet du père se justifie par son rôle de garde- malade. Mademoiselle Emma : Formulation respectueuse qu'il convient d'attribuer à Charles qui le reprend à son compte comme il a compris la répartition des rôles. [...]
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