Roman le plus célèbre de Flaubert (1821-1880), publié en 1857, mais qui lui valut un procès pour atteinte aux bonnes moeurs qu'il gagna finalement, cette oeuvre s'inscrit dans le courant littéraire du réalisme, dans la lignée de Balzac, mais avec une perspective différente : l'importance de la psychologie. L'auteur préférait parler de "vraisemblance". Cette histoire est tirée d'un fait divers et narre la chute de l'héroïne éponyme, qui ne parvient pas à combler ses aspirations (...)
[...] Cependant la description de ces soirées mondaines traduit la vision de l'héroïne : aux yeux d'Emma elle est fascinée par l'oisiveté, la fête et la débauche qui caractérisent la haute société, la société des duchesses Cette vision correspond sans doute à une certaine réalité, en insistant sur les excès de celle-ci, parfois avec l'ironie de l'auteur, dans les énumérations ou la futilité fait sourire : Il y avait là des robes à queue, de grands mystères, des angoisses dissimulées sous des sourires De même, sa vision du monde provincial qui est le sien correspond aussi à une certaine réalité, un milieu petit bourgeois, un monde d'habitudes paisible et insignifiant. Cependant, cette description est parcimonieuse et métamorphose la réalité. Le verbe miroitait traduit métaphoriquement le mirage qui anime Emma. Les images de grandeur, plus vague que l'océan les nombreuses hyperboles, l'humanité complète atmosphère vermeille quelque chose de sublime entre ciel et terre montrent qu'elle connait fort peu la ville. [...]
[...] II- Une description qui révèle le caractère d'une héroïne pathétique : On peut évidemment souligner l'esprit relativement candide de la jeune femme à travers la naïveté de son tableau en trois groupes de la société mondaine : les politiques, le monde des ambassadeurs l'aristocratie avec la société des duchesses et les artistes avec la foule bigarrée des gens de lettres et des actrices Un lexique important du luxe, de la lumière, de la couleur et de la vie caractérise cette société. Mais tout ceci n'est qu'une apparence. La jeune femme peint ainsi un cadre raffiné, parquets luisants salons lambrissés de miroirs tapis de velours à crépines d'or des toilettes étincelantes, robes à queue point d'Angleterre des attitudes affectées, on y était pâle ; on se levait à quatre heures Le pronom on utilisé plusieurs fois désigne les membres de cette haute société, et exclut tous les autres, y compris la jeune femme. [...]
[...] portaient du point d'Angleterre au bas de leur jupon, et les hommes, capacités méconnues sous des dehors futiles, crevaient leurs chevaux par partie de plaisir, allaient passer à Bade(2) la saison d'été, et, vers la quarantaine enfin, épousaient des héritières. Dans les cabinets de restaurant où l'on soupe après minuit riait, à la clarté des bougies, la foule bigarrée des gens de lettres et des actrices. Ils étaient, ceux- là, prodigues comme des rois, pleins d'ambitions idéales et de délires fantastiques. C'était une existence au-dessus des autres, entre ciel et terre, dans les orages, quelque chose de sublime. Quant au reste du monde, il était perdu, sans place précise et comme n'existant pas. [...]
[...] Elle est mariée à Charles Bovary, un médecin de campagne qui l'aime sincèrement, mais qui est un peu gauche et qui manque de personnalité. Au début du chapitre ils vivent à Tostes, un petit bourg normand, et sont mariés depuis 4 ans, et Emma s'ennuie de plus en plus dans ce milieu provincial. Les époux ont été invités auparavant à une soirée mondaine, au château de la Vaubyessard, et la jeune femme a été éblouie par cette soirée. Ce passage révèle sans doute la personnalité de l'héroïne, par l'intermédiaire de sa pensée, en nous proposant un tableau en opposition de Paris et de la province, et son existence morne. [...]
[...] Gustave Flaubert (1821-1880), Madame Bovary,1857. Emma Bovary, jeune mariée, mène à Yonville une vie qu'elle juge médiocre et peu conforme à ses rêves. Elle se met à imaginer la vie parisienne. Paris, plus vague que l'océan, miroitait donc aux yeux d'Emma dans une atmosphère vermeille. La vie nombreuse qui s'agitait en ce tumulte y était cependant divisée par parties, classée en tableaux distincts. Emma n'en apercevait que deux ou trois, qui lui cachaient tous les autres et représentaient à eux seuls l'humanité complète. [...]
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