De 1864 à 1869, dans une période marquée par les deuils, les difficultés et le pessimisme, Flaubert écrit avec autant de souffrances que pour Madame Bovary, L'Éducation sentimentale. Le résultat est un roman pessimiste qui se veut écrit sur rien, "une architecture du vide". Cependant, il est placé sous le signe d'un triple échec : l'échec des illusions romantiques, l'échec de la passion amoureuse et l'échec de l'engagement politique (...)
[...] Tout naturellement, la vue de Mme Arnoux engendre en Frédéric le désir de tout saisir d'elle : Quels étaient son nom, sa demeure, sa vie, son passé ? . Ce mouvement est rendu par le discours indirect libre (formes du discours indirect sans le verbe introducteur), qui fait apparaître les questions comme plus vivantes. Le nom et la demeure, bien qu'extérieurs, sont révélateurs des préoccupations du romancier lui-mêmes qui attache beaucoup d'importance aux objets et à la façon dont ses personnages meublent leur espace. [...]
[...] Flaubert regarde son héros agir et se moque de lui. l'observation Avec l'adverbe de temps " puis " s'achève le mouvement de Frédéric : " puis il se planta tout près de son ombrelle, posée contre le banc, et il affectait d'observer une chaloupe sur la rivière L'ironie du romancier perce encore dons la connotation scientifique du verbe " observer inadapté à son complément d'objet modeste et banal : " une chaloupe Frédéric est en réalité fasciné par la beauté de la jeune femme, dont l'ombrelle souligne l'élégance, en même temps que la beauté de la journée. [...]
[...] Dans les paragraphes qui suivent, une nouvelle esquisse de Mme Arnoux nous est à chaque fois donnée. Le premier moment de surprise passé, la description se précise. Le rythme régulier de la phrase : " Elle était assise syllabes), au milieu du banc syllabent, toute seule " suggère la sérénité de Marie. Sa situation dans l'espace toute seule l'isole et confirme son caractère exceptionnel et sacré : elle n'a aucun contact avec le reste du monde. Le banc devient un trône et fait d'elle une reine, loin du peuple vulgaire. [...]
[...] Là où Balzac interrompt le fil de son récit pour brosser le portrait de tel ou tel de ses personnages, Flaubert préfère, dans une plus grande recherche de naturel, faire ce portrait en action. II- Le portrait de Mme Arnoux. Jusqu'à présent rien n'était vu de Marie qu'une attitude et l'éblouissement qu'elle provoquait. A présent, un portrait est présenté : " Elle avait un large chapeau de paille C'est d'abord au visage de la jeune femme que s'attachent les regards de Frédéric. [...]
[...] La manœuvre Le paragraphe suivant nous ramène à Frédéric : " Comme elle gardait la même attitude, il fit plusieurs tours de droite et de gauche pour dissimuler sa manœuvre Le romancier prend encore un peu plus de recul par rapport à son héros, dont il a épousé le point de vue lors du portrait. Un troisième mouvement s'amorce ici. Une nouvelle fois, le comportement de Frédéric lui est dicté par celui de Mme Arnoux. La conjonction " comme " le signale en instaurant un rapport de dépendance entre les deux propositions : " Comme elle gardait [ . [...]
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