La scène de cet extrait se situe au début du roman. Frédéric Moreau, qui vient d'être reçu bachelier, s'en va passer ses vacances chez sa mère à Nogent-sur-Seine. Il voyage sur le bateau qui assure le trafic de voyageurs et des marchandises entre Paris et Montereau. C'est là qu'il rencontre pour la première fois Marie Arnoux dont il va tomber éperdument amoureux. D'emblée, le mot « apparition » indique le choc subi par le héros devant une image de femme presque irréelle, miraculeuse de beauté ...
[...] Une négresse, coiffée d'un foulard, se présenta, en tenant par la main une petite fille, déjà grande. L'enfant, dont les yeux roulaient des larmes, venait de s'éveiller. Elle la prit sur ses genoux. Mademoiselle n'était pas sage, quoiqu'elle eût sept ans bientôt ; sa mère ne l'aimerait plus ; on lui pardonnait trop ses caprices. Et Frédéric se réjouissait d'entendre ces choses, comme s'il eût fait une découverte, une acquisition. Il la supposait d'origine andalouse, créole peut- être ; elle avait ramené des îles cette négresse avec elle ? [...]
[...] Sa robe de mousseline claire, tachetée de petits pois, se répandait à plis nombreux. Elle était en train de broder quelque chose ; et son nez droit, son menton, toute sa personne se découpait sur le fond de l'air bleu. Le coup de foudre, ligne 14 à 39 Comme elle gardait la même attitude, il fit plusieurs tours de droite et de gauche pour dissimuler sa manœuvre ; puis il se planta tout près de son ombrelle, posée contre le banc, et il affectait d'observer une chaloupe sur la rivière. [...]
[...] Mais, comme souvent dans ces cas-là, une curiosité jamais satisfaite et qui amène Frédéric à tenter de reconstruire le passé de celle qu'il aime : il la supposait , elle avait dû Attitude au fond stérile et promise à nul avenir, si le pouvoir du romancier ne s'était exercé à aider le destin en laissant glisser peu à peu le châle à bandes violettes La frontière entre l'irréel, la rêverie et la réalité est alors franchie : Frédéric fit un bond et le rattrapa Premier contact (ligne 40-42) Ce premier contact, dernière étape de la naissance de l'amour, se traduit par quelques premiers mots, certes, mais surtout par le premier échange de regards, suprême récompense des efforts déployés par Frédéric tout au long de cette scène d'intense émotion. Conclusion On ne peut rester insensible à la naissance d'une passion amoureuse, du au hasard de la rencontre de deux êtres. On n'en est que plus ému quand on sait que Flaubert, en 1836, sur une plage normande (à Trouville très exactement), rencontra une jeune fille mariée, Elisa Schlesinger, à qui il voua toute sa vie une adoration absolue. Ce n'est que 35 ans après cette rencontre qu'il osa lui écrire sa première lettre d'amour. [...]
[...] En fait, on pourrait dire sa seconde, car n'est-ce pas le roman, par les personnages de Frédéric et Marie interposés, qui en constitue la première ? [...]
[...] Elle avait dû, bien des fois, au milieu de la mer, durant les soirs humides, en envelopper sa taille, s'en couvrir les pieds, dormir dedans ! Mais, entraîné par les franges, il glissait peu à peu, il allait tomber dans l'eau ; Frédéric fit un bond et le rattrapa. Le premier contact, ligne 40-42 Elle lui dit : Je vous remercie, monsieur. Leurs yeux se rencontrèrent. Commentaires 1. L'apparition (ligne 1 à 13) D'emblée, le mot apparition indique le choc subi par le héros devant une image de femme presque irréelle, miraculeuse de beauté. [...]
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