Commentaire composé d'un extrait de L'Education sentimentale de Flaubert : Il ne rencontra personne dans l'escalier [...] sans contenter personne, il se ruinait. Cet extrait correspond à la visite de la faïencerie, p. 217-219 Folio. Un document idéal pour les révisions du bac de français.
[...] En poussant la porte de la chambre, Frédéric ne dit rien, mais prend le temps d'observer attentivement l'image de Mme Arnoux dans la glace. Indifférent, le temps s'écoule, puisque le regard amoureux a tout loisir de se poser où il l'entend, du moment que Mme Arnoux est de dos et ne l'a pas encore vu, lui. La création littéraire, comme tout le travail de l'art, est une des formes élaborées du travail de l'attente. Par ailleurs, nous savons combien l'art d'écrire se livre au travail patient du temps et de l'attente. [...]
[...] Flaubert se proposait d'écrire un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style. C'est bien le style, en effet, avec le travail du rythme, qui permet à l'écriture de l'auteur de faire vivre ce rien d'habiter la crypte au fond de lui, et d'exorciser la mélancolie dévorante : taille, ses yeux le bruit de sa robe tout l'enchanta Notons le choix ironique de ce denier verbe, l'enchanta alors que l'objet aimé reste hors d'atteinte, et promis à des lendemains improbables. [...]
[...] Il est, par tempérament, attiré vers l'épopée. On le sent toujours prêt à bondir d'un élan lyrique, à se perdre dans les cieux agrandis de la poésie. Et il reste à terre ; sa raison d'homme, sa volonté d'analyste exact l'attache à l'étude des infiniment petits. [ ]Tel est Gustave Flaubert, l'esprit double qui a produit des oeuvres d'une réalité à la fois si minutieuse et si épique.» Lieux communs et ironie flaubertienne Lieux communs Le récit du songe, qui se veut affreux est un cliché qui n'affecte en rien Mme Arnoux. [...]
[...] COMMENTAIRE COMPOSÉ L'Éducation sentimentale Gustave Flaubert Visite de la faïencerie (Frédéric Moreau et Madame Arnoux) p. 217-219 Folio Il ne rencontra personne dans l'escalier. [ ] sans contenter personne, il se ruinait. En cette première moitié du XIXe siècle, où se situe la révolution de 1848, Gustave Flaubert ose se démarquer de l'univers littéraire alors en crise, et écrit l'Éducation sentimentale, roman sur la désillusion. A son habitude, Flaubert ne laisse pas le lecteur s'installer dans le conformisme de la pensée ou de la logique. [...]
[...] Ce vide-là est immense et fait dresser les cheveux d'horreur quand on s'approche du bord.» Ce vide mélancolique a été élaboré comme une crypte au sein du moi, sépulture sans défunt, ou défunt sans sépulture devenant fantôme qui échappe à toute identification. Cela fait écho à la souffrance du jeune Flaubert, dont le flot noir de la mort (FLAU) devient berceau vide (BER). Son projet d'écriture s'inscrit, lui aussi, comme figure du vide : écrire sur rien, ce qui revient à écrire sur son «chiffre» secret. [...]
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