- L'Education sentimentale de Gustave Flaubert est un roman atypique. L'action y est quasi absente et la description y tient une large place. Les différentes étapes de l'intrigue ne convergent pas vers un point d'orgue déterminé mais s'apparentent davantage à une succession de tableaux. On parle de style pictural car l'utilisation originale de l'imparfait de l'indicatif contribue à produire cet effet de fixité éternelle comme si les personnages étaient suspendus dans une indétermination temporelle alors même que le temps s'écoule. Le mouvement de l'existence même est ainsi questionné par Flaubert (qui fait figure de moraliste)
- L'extrait que nous devons étudier se situe dans le premier chapitre de la seconde partie du roman, Frédéric est de retour à Paris après deux longs mois d'ennui en province. Il est invité à un bal costumé par Jacques Arnoux, le mari de celui qu'il aime secrètement. Ce bal a lieu chez Rosanette, femme aux moeurs légères et maitresse d'Arnoux. Cependant alors que les festivités battent leur plein pendant le souper, Frédéric est profondément bouleversé en voyant que l'une des convives est atteinte de phtisie et tente de le dissimuler.
- Problématique : Comment ce passage illustre-t-il la vanité de la vie humaine ?
- Nous verrons que la description ici fait état d'une superficialité omniprésente, puis nous noterons que cette superficialité se mêle à la mort. Il nous sera alors possible de comprendre comment la vanité est illustrée.
I ? Une superficialité omniprésente ...
1) De l'abondance jusqu'à l'excès qui montre la superficialité
- Thème du souper = abondance, luxe : superficialité, ce n'est pas nécessaire à la vie
- Modalisateurs qui montrent l'abondance ex : adjectif « gigantesque » ligne 5 aussi « assiettes pleines » l. 6 (...)
[...] Nous verrons que la description ici fait état d'une superficialité omniprésente, puis nous noterons que cette superficialité se mêle à la mort. Il nous sera alors possible de comprendre comment la vanité est illustrée. I Une superficialité omniprésente . De l'abondance jusqu'à l'excès qui montre la superficialité Thème du souper = abondance, luxe superficialité, ce n'est pas nécessaire à la vie Modalisateurs qui montrent l'abondance ex : adjectif gigantesque ligne 5 aussi assiettes pleines l 6 les murailles ornées à outrance disparaissaient : hyperbolique ! [...]
[...] Souvent Rosanette se tournait vers Delmar, immobile derrière elle ; Pellerin bavardait, M. Oudry souriait. Mlle Vatnaz mangea presque à elle seule le buisson d'écrevisses, et les carapaces sonnaient sous ses longues dents. L'Ange, posée sur le tabouret du piano (seul endroit où ses ailes lui permissent de s'asseoir), mastiquait placidement, sans discontinuer. Quel fourchette ! répétait l'Enfant de choeur ébahi, quelle fourchette ! Et la Sphinx buvait de l'eau-de-vie, criait à plein gosier, se démenait comme un démon. [...]
[...] Tout à coup ses joues s'enflèrent, et, ne résistant plus au sang qui l'étouffait, elle porta sa serviette contre ses lèvres, puis la jeta sous la table. Frédéric l'avait vue. Ce n'est rien ! Et, à ses instances pour partir et se soigner, elle répondit lentement : Bah ! à quoi bon ? autant ça qu'autre chose ! la vie n'est pas si drôle ! [...]
[...] Le commentaire : Introduction : L'Education sentimentale de Gustave Flaubert est un roman atypique. L'action y est quasi absente et la description y tient une large place. Les différentes étapes de l'intrigue ne convergent pas vers un point d'orgue déterminé mais s'apparentent davantage à une succession de tableaux. On parle de style pictural car l'utilisation originale de l'imparfait de l'indicatif contribue à produire cet effet de fixité éternelle comme si les personnages étaient suspendus dans une indétermination temporelle alors même que le temps s'écoule. [...]
[...] Arnoux, non plus, n'aimait pas ça trouvant qu'on devait respecter la religion. Une horloge allemande, munie d'un coq, carillonnant deux heures, provoqua sur le coucou force plaisanteries. Toutes sortes de propos s'ensuivirent : calembours, anecdotes, vantardises, gageures, mensonges tenus pour vrais, assertions improbables, un tumulte de paroles qui bientôt s'éparpilla en conversations particulières. Les vins circulaient, les plats se succédaient, le docteur découpait. On se lançait de loin une orange, un bouchon ; on quittait sa place pour causer avec quelqu'un. [...]
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