On appelle figures de style (ou figures de rhétorique) des procédés d'expression qu'un auteur utilise dans un but précis : séduire, émouvoir, persuader le lecteur... Il ne faut jamais simplement remarquer une figure de style : une figure de style est toujours associée à un effet, qu'elle produit dans le texte et sur le lecteur. Procédé d'écriture et interprétation vont de paire (...)
[...] Ex : La Fontaine Il devient gros et gras. (Figures d'exagération, de redondance : - Le pléonasme* est l'emploi (à tort) de deux mots ayant le même sens. Cette surabondance de termes donne plus de force à l'expression ou au contraire, marque la redondance*, c'est-à-dire l'emploi de mots inutiles. Ex : descendre en bas monter en haut deux jumeaux un hasard imprévu - L'hyperbole* est une exagération de l'expression. Le style hyperbolique met en relief des idées par un vocabulaire excessif. [...]
[...] Une figure est un dessin qui se perçoit visuellement et sensoriellement. Une figure fait appel à la sensibilité. Dans le discours, elle survient comme une illustration, comme si le texte lui-même fabriquait des motifs ornementaux. En stylisant, tantôt on exagère l'expression, tantôt on l'allège. On peut classer les figures de style selon leur mode de fonctionnement. ( Les figures d'insistance : Les figures d'insistance servent à souligner un mot, un groupe de mot, une idée pour la mettre en valeur par rapport à ce qui l'entoure. [...]
[...] Ex : Michaux Je ne leur fais pas confiance aveuglément. Trop impulsifs. Faut s'en méfier. Joueraient leur va-tout. Ils sont comme fous parfois. Les conséquences, ils n'y songent pas Salluste avide du bien d'autrui, prodigue du sien ; ardents de désirs ; beaucoup d'éloquence, de sagesse peu - Le zeugme* (ou attelage) consiste à réunir des compléments de natures différentes au même verbe ou à la même préposition. Il fait apparaître l'économie de moyens comme une pauvreté qu'on exhibe. Le zeugme est une répétition forcée et tronquée. [...]
[...] Ex : enfoncer son chapeau dans sa tête ( pour enfoncer sa tête dans son chapeau) Shakespeare With rainy marching in the painful field ( Par des marches pluvieuses sur le terrain pénible L'hypallage opère des rapprochements inattendus : Ex : Valéry Larbaud l'odeur neuve de ma robe (c'est la robe qui est neuve) Pour les tropes grammaticaux, l'erreur devient figure quand elle est porteuse de sens. Le flottement de la syntaxe traduit une vision impressionniste des choses et de leur interaction diffuse. Ces procédés n'ont pas échappé aux surréalistes pour créer des discordances. Ex : R. Ducharme Larguez les continents. Hissez les horizons (Les ellipses - L'ellipse* consiste à ne pas utiliser dans une phrase des éléments qui devraient s'y trouver. Dans le langage parlé, les ellipses sont courantes. [...]
[...] (opposition entre vivre/mourir, se brûler feu /se noyer eau ) Montesquieu Non, j'ai pu vivre dans la servitude, mais j'ai toujours été libre. - L'oxymore* est une opposition de deux termes incompatibles, proches syntaxiquement. Ex : Corneille Cette obscure clarté qui tombe des étoiles. Flaubert pâleur éblouissante Nerval le soleil noir de la mélancolie - Le paradoxe* est une affirmation qui heurte l'opinion commune, pour provoquer la réflexion par l'alliance de mots contraires. Le paradoxe est la formulation d'une pensée qui semble illogique. [...]
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