Rédigées en prose, ou du moins dans un langage direct, les oeuvres de fiction, affranchies de règles précises, peuvent se permettre de laisser libre cours à l'imagination de ses auteurs. Robert-Louis Stevenson en fait partie, notamment grâce à L'Ile au trésor. Ecrit en 1883, ce roman d'aventures dépeint, sur un rythme alerte, le conflit entre le bien, représenté par Jim, et le mal, personnifié par le pirate Pew et l'unijambiste Long John Silver, tous en quête d'un trésor enfoui. Selon l'auteur, " les oeuvres dont l'influence est la plus durable sont les oeuvres de fiction", autrement dit, parce qu'elles sont différentes de la réalité, celles-ci sont valables en tous temps ; elles conservent, de manière rémanente, une emprise sur les lecteurs. Sans contraintes, "elles n'attachent pas le lecteur à un dogme dont il devrait par la suite découvrir la fausseté". Selon les envies de son imagination, le lecteur envisage, à sa manière, la lecture de l'ouvrage (...)
[...] * * * D'autre part, la fiction paraît tout de même exiger certains impératifs. Selon une célèbre formule du poète anglais Coleridge, la littérature de fiction nécessite la suspension momentanée de l'incrédulité du lecteur. En effet, lors de la lecture d'un ouvrage, il est tout naturel de sa part d'avoir un esprit critique vis-à-vis de l'intrigue en elle-même. S'il veut apprécier pleinement le récit, le lecteur doit faire abstraction de son monde contemporain et faire confiance à l'auteur qui le guide. [...]
[...] Les œuvres de fiction sont intemporelles car chaque lecteur est différent. En effet, chacun recherche dans la lecture d'un ouvrage la quête de sentiments complexes : les réactions seront donc très variées, un lecteur peut tout à fait s'attarder devant la description d'un paysage, tandis qu'un autre concentrera son attention sur l'action. Le lecteur est libre (lui aussi) de prendre parti. Si l'on considère le Docteur Jekyll et Mister Hyde, autre roman célèbre de Stevenson, l'on remarque que la thématique du récit se situe dans la perspective de l'opposition entre le bien et le mal. [...]
[...] Les romans qui constituent la série des Rougon-Macquart ne se situent pas tous dans la même lignée. Zola pénètre dans différents milieux : l'aristocratie dans La curée, la paysannerie dans La terre etc . En parlant de réalité, l'auteur invite plus directement le lecteur à s'ouvrir aux autres. Un des buts que s'est donné le roman de fiction est de s'affranchir des règles qui, selon certains romanciers obstruent la liberté de leur imagination. La poésie classique, quant à elle, contient de nombreux impératifs que les poètes ont toujours respectés scrupuleusement. [...]
[...] DISSERTATION Sujet : Les œuvres dont l'influence est la plus durable sont les œuvres de fiction. Elles n'attachent pas le lecteur à un dogme dont il devrait par la suite découvrir la fausseté, elles ne lui apprennent pas une leçon ; elles nous désengagent de nous-mêmes, elles nous obligent à la connaissance des autres. Vous commenterez et discuterez cette opinion de Robert-Louis Stevenson. Rédigées en prose, ou du moins dans un langage direct, les œuvres de fiction, affranchies de règles précises, peuvent se permettre de laisser libre cours à l'imagination de ses auteurs. [...]
[...] Une certaine connivence entre ces deux actants est donc recommandée. Avant même de débuter sa première partie, Stevenson, dans l'Île au trésor, rédige un avertissement intitulé A l'acheteur hésitant autrement dit, celui-ci prévient l'éventuel lecteur du contenu de l'intrigue. Les tempêtes ( ) et les trésors cachés ( ) peuvent encore séduire comme ils m'ont séduit. Le lecteur sait qu'il va pénétrer dans un univers étranger, imaginaire. Mais un tel discours préventif peut déplaire à certains. Le lecteur devient passif puisqu'il n'est plus permis de remettre en cause certains aspects de l'intrigue. [...]
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